Présidentielle : les Français à Shanghai ne peuvent pas voter à cause du confinement lié au Covid-19
Comme dans l’hexagone, les Français qui vivent en Chine sont aussi invités à se rendre aux urnes ce dimanche 24 avril 2022 afin de remplir leur devoir citoyen à l’occasion de ce deuxième tour de l’élection présidentielle. En revanche, les expatriés inscrits sur les listes électorales de Shanghai sont de nouveau privés de scrutin en raison du confinement strict appliqué par le Parti communiste chinois, ce en application de sa politique « zéro Covid ».
À Shanghai, les expatriés français restent donc isolés chez eux, comme la plupart des 25 millions d'habitants de la mégapole depuis le début du mois, qui n’entrevoient toujours aucune perspective de déconfinement.
Voir aussi : Shanghai: après onze jours de confinement, les habitants crient leur désespoir
Quelque 4 800 personnes sont inscrites sur les listes électorales du consulat de France à Shanghai. « Les conditions locales restent malheureusement inchangées depuis le premier tour », écrit l'ambassade de France en Chine sur son site. « Après avoir saisi le Conseil constitutionnel pour avis, il a été décidé dans ces circonstances exceptionnelles de ne pas ouvrir les bureaux de vote pour le second tour de l’élection présidentielle ». Les autres bureaux de vote de Chine continentale (Canton, Chengdu, Wuhan et Shenyang) ont, cependant, ouvert normalement.
« Le droit de vote, qu’on nous l’enlève, c’est dur »
Au moment du premier tour, de retour d’un séjour en France, Caroline Nath avait été « désespérée » de ne pas pouvoir voter, à cause d’une quarantaine à l’arrivée en Chine. Sinon, « j’ai toujours voté », affirme cette éducatrice de jeunes enfants, qui vit en Chine depuis plusieurs décennies, rapporte Ouest-France.
Emma Chateauneuf, employée par une agence de design, vit depuis huit ans à Shanghai. Ne pas pouvoir voter est éprouvant pour elle, puisque c’est un geste qui l’aurait rattachée à la France : « Voter, c’est super important pour tous les Français, surtout quand on est à l’étranger, surtout en ce moment, confie-t-elle à l’AFP. On est déjà assez loin quand on est en Chine, encore plus avec le confinement et les vols annulés. Le droit de vote, qu’on nous l’enlève, c’est dur ».
Certaines d’entre elles « ne comprennent pas qu’un vote électronique ou par correspondance n’ait pas pu être organisé », témoigne auprès de l’AFP Guillaume Rué de Bernadac, vice-président à Shanghai de l’Union des Français de l’étranger.
« La situation est telle que, pour la plupart des gens, la présidentielle passe un peu après le fait de ne pas pouvoir sortir de chez soi, les problèmes d’approvisionnement en nourriture et les tests Covid quotidiens », explique-t-il.
Comme nous l’avons rapporté à de multiples occasions, le confinement pour lutter contre le Covid-19 est une mesure très controversée depuis sa toute première mise en oeuvre. En janvier 2022, une étude scientifique issue de la prestigieuse université Johns Hopkins avait apporté une conclusion sans appel à la question des coûts et des avantages de cette mesure : peu, voire pas d’effets sur la mortalité liée au Covid-19, mais un coût économique et social désastreux.
Voir aussi : Les mesures de confinement n'ont eu aucun effet sur la mortalité Covid, d'après l'Université Hopkins
Cette fois-ci encore, les statistiques officielles n’apportent aucune preuve que le confinement permette de réduire le nombre de cas positifs au Covid-19, comme l’a souligné sur Twitter Hélène Banoun, pharmacien biologiste et ancienne chargée de recherches à l’INSERM.
Inutilité du confinement s'il en était besoin!
— Hélène Banoun (@BanounHelene) April 24, 2022
Shanghai : début du confinement le 21 mars, suivi de l'explosion (modérée!) des cas pic.twitter.com/EzKa3bzakP
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