Bas les masques  !

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FranceSoir
Publié le 29 juillet 2022 - 11:05
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Conseil scientifique
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LUDOVIC MARIN / POOL / AFP
L'un d'eux aura-t-il, sinon le courage, du moins la correction de faire son mea culpa ? Rien n'est moins sûr.
LUDOVIC MARIN / POOL / AFP

EDITO - Le 31 juillet 2022, le Conseil scientifique sera dissous.

Bien que ce comité « d'experts » a été créé au tout début de la pandémie, officiellement, « pour éclairer » le président de la République et le Gouvernement, nombreux sont aujourd'hui les commentateurs avisés qui considèrent que les membres du Conseil scientifique sont loin d'être des « lumières », et qu'en lieu et place d'éclairer qui que ce soit, ils ont surtout « noirci » le tableau. Noirci outre mesure pour permettre au président de la République et au Gouvernement de prendre les mesures que l'on connaît, des mesures que certains n'hésitent plus à qualifier de liberticides (1), et qui sont jugées contraires au bon sens le plus manifeste, notamment par les épidémiologistes mondiaux les plus émérites et dénués de conflits d'intérêt, qui désormais dénoncent ouvertement la frénésie arbitraire sévissant depuis deux ans. Ils pointent du doigt tout particulièrement les mesures de restrictions de liberté, ainsi que la vaccination de masse en période de pandémie, une décision qu'ils désignent comme la quintessence du non-sens et de la contre productivité en cette matière.

La peur institutionnalisée

Rappelez-vous. Ô combien souvent le président du Conseil scientifique, Jean-Francois Delfraissy, est venu jouer les soutiens aux mesures du Gouvernement parfois en se présentant comme alarmistes de haut vol.

Parallèlement à cela, pendant des mois et des mois, tous les jours (parfois même deux fois par jour) le « professeur » Salomon a récité une morne leçon. Macabre au possible, il a donné les chiffres officiels (authentiques ?) des morts, des hospitalisations, des patients en réanimation, des contaminés et des fameux « cas contacts ».

Oui. Pire que Roger Gicquel (présentateur vedette du JT de TF1 dans les années 70-80), le dépressif de service à qui il a incombé durant vingt ans d'annoncer quotidiennement les mauvaises nouvelles en direct, des catastrophes rendues dix fois plus abominables par la neurasthénie infinie apparente qu'il affichait systématiquement. (2) N'avait-il point déclaré : "La France a peur" en 1976 ?

Les masques, les gestes barrières, les confinements, les couvre-feux, les tests PCR, etc., sur tous les moyens utilisés (de force) par les autorités pour lutter contre ce virus ; dont ces soi-disant « experts » ne nous ont toujours pas donné l'origine et la structure véritable ; sur tous ces moyens la position du Conseil scientifique a varié. Sur tous, sauf deux :

  • « Les traitements alternatifs ne fonctionnent pas. » ;

  • « La vaccination de tous les Français est la seule et unique solution. »

Et tel feu-le ministre de l'Information de Saddam Hussein, qui lors de la seconde guerre du Golf (2002) a affirmé haut et fort jusqu'au bout que la victoire de l'armée irakienne était en marche ; ceci même lorsque les troupes de la coalition occidentale, pénétrant dans le palais présidentiel, ont procédé à son arrestation en direct ; gageons que les membres du Conseil scientifique vont persister dans leur position antinomique de la vérité du terrain.

L'un d'eux aura-t-il, sinon le courage, du moins la correction de faire son mea culpa ? Rien n'est moins sûr. Dans une déclaration fracassante, Jean-François Delfraissy a bien déclaré que le comité scientifique avait été "instrumentalisé".

Cependant, une autre question s'impose en tout cas, concernant cette institution éminemment défunte :

« Et après ? »

Sur quoi ? Sur qui Emmanuel Macron et ses ministres en charge de la sécurité sanitaire des Français vont-ils s'appuyer pour l'assurer ?

Ils en ont fait l'aveu maintes fois : ils n'y connaissent pas grand-chose, ni à ce virus, ni aux moyens pour endiguer les x énièmes nouvelles vagues et nouveaux « variants », occurrences terrifiantes inévitables, à propos desquelles ils se sont déjà faits maintes fois les oiseaux de mauvais augure dans les médias.

Sur l'avis de quels autres « experts » vont-ils pouvoir se fonder pour imposer la menace de vaccination obligatoire pour tous qu'ils font planer par cette entremise nauséeuse ?

Un nouveau comité de « spécialistes » qui n'aura de différence avec le Conseil scientifique que l'appellation et l'identité de ses membres ?

Je crains fort que oui.

À moins que, faisant preuve de l'humour noir qui hélas irait bien avec en pareille circonstance, Emmanuel Macron en change effectivement uniquement le nom ; par exemple « Comité spécialisé » à la place de « Conseil scientifique » ; mais reconduise l'institution à l'identique s'agissant de sa composition : même Président, mêmes membres.

Le 19 juin, c'eût été là un bel hommage rendu à Michel Colucci. (3)

En effet, Coluche avait trouvé la solution pour endiguer le virus, bien visible, lui, qui sévissait funestement à l'époque en Afrique-du-Sud : le racisme anti-noir. L'apartheid hautement mortel qu'il y avait alors, et qui se manifestait notamment par l'interdiction faite aux noirs, dans les transports publics, de s'installer à l'avant des bus (obligation d'aller à l'arrière).

Dans le sketch où il dénonce cela, « Le Gros » propose de ne plus utiliser la dénomination « les noirs » et la dénomination « les blancs », et d'opter à la place pour la dénomination « les bleus » pour tout le monde. Et immédiatement après en avoir fait état, il conclut le passage en ces mots :

« Voilà. Donc les bleus clairs devant, et les bleus foncés derrière. »

Espérons toutefois que, une fois n'est pas coutume, l'actuel occupant (à titre fortement onéreux pour le contribuable) de l'Élysée, n'osera pas nous prendre à ce point, bin... pour des bleus, justement.

 

(1) « Le Conseil scientifique, composé de gens brillants, a mis à mal nos principes démocratiques. »

Mathieu Slama, le Figaro, 22/07/2022.

(2) « Quand il y a un avion qui s'écrase, c'est toujours sur pompes à Giguel. » Coluche.

(3) Un dû hommage, car, malheureusement, force est de constater que ses saillies acides sur les politiciens, les « experts » et les médias sont encore 100% d'actualité 40 ans plus tard.

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