Compromis entre l'Eurogroupe et la Grèce
La Grèce ne fera pas exploser la zone euro, en tout cas pour l'instant. Après plusieurs semaines de discussions parfois houleuses, l'Eurogroupe, la réunion des ministres des Finances de la zone euro, a trouvé un terrain d'entente avec le gouvernement grec, vendredi 20.
Depuis l'arrivée au pouvoir, sur un programme dénonçant l'austérité imposée par Bruxelles, du parti de gauche radicale Syriza, la température était montée d'un cran. L'Europe, qui détient une partie de la dette abyssale de la Grèce, entend bien se faire rembourser malgré certaines promesses du nouveau Premier ministre Alexis Tsipras à ses électeurs.
L'Eurogroupe a finalement accordé ce vendredi un délai supplémentaire de quatre mois au plan d'aide financier de la Grèce dont la fin devait intervenir le 28 février. Le pays pourra donc toucher la dernière tranche des 7,2 milliards d'euros qui lui étaient promis. Une somme qu'Alexis Tsipras avait dans un premier temps annoncé refuser. Un moyen de ne pas vivre sous perfusion européenne et donc de ne pas être tenu de suivre les réformes imposées par Bruxelles.
En échange de ce délai, Athènes s'est engagée à soumettre à la "troïka" de ses financiers (Fond monétaire international, Banque centrale européenne, Union européenne) les réformes qu'elle voudrait engager. Cet échange de réformes contre aides financières ne change sur le principe pas grand-chose au système précédent.
C'est sur le détail des réformes que les choses devraient évoluer. L'Europe devrait se montrer plus ouverte sur le type de mesures proposées par Athènes, ne retenant pas comme valable la seule austérité. Le gouvernement grec de son côté s'est engagé à ne pas revenir sur certaines réformes ou à en lancer sans l'avis de la troïka. Les deux parties ont donc édulcoré leur propos.
Tout le monde sauve la face. La Grèce garde sur le papier une certaine autonomie dans ses réformes, l'Europe évite une explosion de la zone euro et n'a pas cédé à l'effacement de la dette grecque.
"La Grèce (…) devient coauteur des réformes et de sa destinée", a déclaré à l'issue de la réunion le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis. Mais à Bruxelles comme à Athènes, on reconnait qu'il ne s'agit là que d'un premier pas.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.