Corée du Nord : exécution au canon antiaérien, une mise en scène macabre
Le régime nord-coréen est l'une des pires dictatures de la planète, où même la vie des hauts dirigeants du parti communiste ne tient qu'à un fil. Kim Jong-un, le maître du pays, a fourni une nouvelle preuve de la cruauté et de la violence de sa politique de purge en faisant exécuter son ministre de la Défense, Hyon Yong-chol.
Les services de renseignement sud-coréens affirment que celui-ci aurait été exécuté le 30 avril pour avoir sommeillé lors de défilés militaires et avoir tenu tête à plusieurs reprises à son dirigeant, selon la version officielle du régime. Des actes considérés comme des "actes de trahison" et "un comportement blasphématoire" envers Kim Jong-un.
Au-delà de l'aspect particulièrement cruel de cette sanction, c'est la méthode employée qui choque. Le ministre de la Défense a été mis à mort en étant placé dans le champ de tir d'un canon anti-aérien. Une exécution à laquelle auraient assisté plusieurs centaines de personnes, dont des dignitaires du régime et leurs familles, au sein d’une académie militaire.
L'arme utilisée, probablement un canon ZPU-4 de fabrication soviétique, est capable de tirer à l'horizontale jusqu'à 150 coups par minute avec des munitions peuvent pénétrer 32mm de blindage métallique à une portée utile de 8.000m. Autant dire que Hyon Yong-chol a été littéralement taillé en pièces.
L'exécution à coups de canon serait réservée aux personnalités les plus symboliques du pays, afin de marquer les esprits et de tuer dans l'oeuf toute forme de contestation envers le pouvoir. Depuis son arrivée au pouvoir en décembre 2011, Kim Jong-un aurait fait exécuter plus de 70 hauts gradés, dont 15 pour cette seule année 2015. Une instabilité politique et une violente campagne de purge, jusqu'alors inconnues dans ce pays dirigé par la famille Kim depuis plus de 60 ans, qui sont prises très au sérieux par les observateurs internationaux.
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