Crise monétaire en Russie : krach sur le rouble, Vladimir Poutine reste muet
La Russie est au bord de sa plus grave crise monétaire depuis les années 1990. Lundi 15 et mardi 16, le cours du rouble, la monnaie russe, a brutalement chuté entraînant un début de panique des marchés et une forte hausse des prix dans le pays (jusqu'à 20% en un mois).
Les files d'attente s'allongeaient devant les banques et les bureaux de change, ce mardi. Inquiet de voir leur monnaie dévisser pour atteindre des niveaux historiquement bas, de nombreux Russes cherchaient à échanger leurs roubles contres des euros ou des dollars, plus stables.
La spirale de dévaluation est vertigineuse. Lundi 15, le rouble a perdu près de 10% de sa valeur, avant de plonger dans l'abîme mardi. Pour cette seule journée du 16 décembre, la monnaie de la Fédération de Russie a ainsi perdu près de 20% supplémentaires de sa valeur.
Un niveau aussi bas n'avait plus été vu depuis les années 1990. Ainsi, mardi, il a parfois fallu plus de 100 roubles pour acheter un euro, 80 pour un dollar. Mais la situation était confuse tant le cours de la monnaie a fluctué tout au long de la journée. En début de soirée, les taux de change semblaient se stabiliser aux alentours de 90 roubles pour un euro et 72 pour un dollar. Au total, depuis le début de l'année 2014, le rouble a perdu près de la moitié de sa valeur face aux monnaies européennes et américaines.
Ce dévissage de la monnaie russe est dû à de nombreux facteurs, aux premiers rangs desquels la chute du cours du pétrole. Principal produit d'exportation du pays, il connaît actuellement une nette baisse de prix qui, s'il arrange en Europe par exemple, grève l'économie russe.
Les sanctions prises par les pays occidentaux suite à l'ingérence de Vladimir Poutine en Ukraine font également effet, isolant largement le secteur financier du pays.
Pour tenter d'enrayer ce krach de sa monnaie, la Banque centrale de Russie a brutalement porté son taux directeur de 10,5% à 17% mardi 16. Après une brève accalmie de deux heures, cette décision n'a toutefois pas permis d'améliorer la situation, ajoutant même encore un peu plus de nervosité sur les marchés.
A ce stade, ce mercredi matin, Vladimir Poutine ne s'était pas encore exprimé sur cette crise, la plus importante depuis 15 ans qu'il est à la tête du pays, comme président ou Premier ministre. Il est toutefois prévu qu'il prenne la parole jeudi 18 lors d'un grand oral (programmé de longue date) devant des centaines de journalistes russes et étrangers.
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