Discours à la nation : Joe Biden en plein délire - partie 2

Auteur(s)
De New York, Anthony Lacoudre pour France-Soir
Publié le 21 mars 2024 - 13:08
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Joe Biden
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AFP
Joe Biden à Las Vegas
AFP

MONDE - Jeudi 8 mars 2024, devant le Congrès réuni au Capitole à Washington DC, Joe Biden a délivré le dernier discours à la nation de son premier mandat (State of the Union Address). Suite du déroulé de l'article publié le 20 mars.

Joe Biden interpellé par le père de l'un des soldats américains tués en Afghanistan 

Soudain, Joe Biden est interrompu par une voix rauque issue des tribunes. Steve Nikoui, Gold Star father (le père de l'un des 13 soldats américains tués lors de la débâcle de la retraite des troupes en Afghanistan à l'été 2021), est l'invité d'un représentant républicain de la Floride. Depuis les tribunes, il crie : "Souviens-toi de Abbey Gate! United States Marines!" (en référence à l'attentat à la bombe de Kaboul qui a coûté la vie à 13 marines et à 170 civils afghans). Il est aussitôt interpellé et sorti de la salle par les gardes. 

Des slogans creux  

Joe Biden reprend son discours. "L'inflation est en baisse, les salaires sont en augmentation, nous avons créé 15 millions d'emplois, nous créons des emplois en Amérique et non à l'étranger. Notre déficit commercial avec la Chine est au plus bas. Je suis fort avec la Chine. Nous provoquons l'enrichissement du bas vers le haut et non du haut vers le bas. C'est ça votre Amérique, c'est grâce à vous. Ce soir, nous pouvons dire que l'Etat de l'Union est fort !" 

Cette année, le rédacteur de son discours n'a pas lésiné sur les formules creuses : "We can build together the future of possibilities" (nous pouvons construire ensemble les possibilités futures), "The battle for the soul of our nation" (la bataille pour l'âme de notre nation), "A future based on core values" (un futur basé sur des valeurs centrales), "how old we are, what counts is how old our ideas are" (quelque soit notre âge, ce qui compte est l'âge de nos idées), etc...  

Des voeux pieux 

Puis Joe Biden égrène une série de voeux pieux, pour flatter son électorat socialiste, avec les ritournelles habituelles sur la protection des homosexuels et des transgenres, le droit à l'avortement, l'école maternelle gratuite, l'annulation de la dette des étudiants à l'université, l'augmentation des salaires de la fonction publique, l'interdiction de la shrinkflation (contenu des paquets de nourriture diminuant, mais vendus pour le même prix), l'interdiction des frais bancaires, l'augmentation du salaire minimum, le développement des voitures électriques, la lutte contre la crise du climat, le contrôle du port d'armes, l'adoption de la loi interdisant au niveau fédéral le contrôle de l'identité des électeurs ("The Freedom to Vote Act"), etc...  

Il finit sa liste à la Prévert avec un vigoureux : "Nous pouvons battre le cancer et nous allons le faire !", avant de faire un clin d'œil appuyé aux Américains d'origine africaine : "J'ai été le vice-président du premier président noir et ma vice-présidente est une femme noire".  

Joe Biden et la fiscalité 

Le comble de l'ironie du discours intervient lorsque Joe Biden aborde le sujet de la fiscalité. En premier lieu, il propose d'instaurer un crédit d'impôt pour aider les classes moyennes à absorber le coût des emprunts hypothécaires, devenus prohibitifs sous son règne (ayant triplé en 3 ans, passant de 2,5 % à 7,5 % pour un emprunt sur 30 ans par exemple).  

Le cycle économique du pompier pyromane est connu : les démocrates augmentent fortement la dépense publique, accumulent les déficits budgétaires, endettent le pays, font tourner à plein la planche à billets, créent de l'inflation, qui génère la hausse des taux d'intérêts puis doivent augmenter encore la dépense publique pour venir à la rescousse des ménages (ceux qui ne peuvent plus emprunter pour acheter leur résidence principale).  

"Je suis responsable fiscalement, j'ai réduit le déficit de 1,5 trillions !" précise-t-il, se vantant de gérer efficacement les finances publiques. Il se fait alors copieusement huer par les élus républicains. On rappellera que lorsque Joe Biden prit ses fonctions en janvier 2021, la dette publique était de 27,8 trillions de dollars. Trois ans plus tard, elle atteint 34,5 trillions de dollars. CNBC, le 1er mars dernier, publiait une étude choc sous le titre "Sous Joe Biden, la dette nationale augmente de 1 trillion de dollars tous les 100 jours". 

Augmenter les impôts pour "les riches" 

Bien évidemment, le président démocrate se devait de demander au Congrès d'adopter des hausses d'impôts : "Il faut augmenter les impôts sur les riches et les multinationales. Mon prédécesseur a baissé les impôts des riches et a augmenté les déficits !". Mike Johnson, assis sur son fauteuil derrière Joe Biden, éberlué devant tant de mauvaise foi, se prend la tête entre les mains.   

Particulièrement, Joe Biden propose de revenir sur la réforme fiscale de Donald Trump de décembre 2017 en remontant le taux de l'impôt sur les sociétés fédéral de 21 % à 28 %. 

Quant aux "riches", "je vais leur faire payer leur part juste de l'impôt" insiste-t-il. Comme si les milliardaires allaient combler les déficits abyssaux de son gouvernement.  

Sans doute "the big guy" (surnom de Joe Biden dans les mails de son fils Hunter) avait à l'esprit à ce moment-là la situation de son fils Hunter Biden qui a camouflé au fisc américain les millions de dollars de revenus tirés de son activité de trafic d'influence, infraction pénale de fraude fiscale aggravée pour laquelle il a été mis en examen récemment. 

Joe Biden interpellé par une députée MAGA sur l'immigration 

Quand, enfin, Joe Biden aborde la question de l'immigration, c'est pour condamner le Parti républicain qui a récemment refusé d'adopter sa loi sur l'immigration au Sénat. Il s'adresse aux sénateurs républicains : "Je sais que mon prédécesseur vous a appelé pour vous demander de ne pas voter le projet de loi. Votez ma loi ! Sécurisons la frontière et préparons le chemin vers la citoyenneté des migrants !" harangue-t-il énervé. 

Il continue en indiquant que sous son règne, "L'Amérique est plus sûre que jamais, la criminalité baisse". Marjorie Taylor Green, représentante de la Géorgie à la chambre basse, qui arbore une casquette rouge MAGA ("Make America Great Again"), interpelle alors Joe Biden. "Say her name, say her name!" (dites son nom). Taylor Green force alors le président à s'interrompre et à parler, en effet, de Laken Riley, étudiante infirmière de 22 ans violée et assassinée sur le campus de l'université de Géorgie par un immigré clandestin du Vénézuéla le 27 février lors de son jogging matinal.  

Mais il se trompe en prononçant son nom, qui devient alors "Lincoln Riley" - qui est le nom du coach de football de l'université de Californie du Sud, le mieux payé du circuit. "C'est pathétique" réagira la mère de l'étudiante sur les médias sociaux.  

Mais surtout, sa réponse laisse pantois : "Lincoln Riley, cette jeune femme innocente qui a été tuée par un illégal. C'est vrai. Mais combien de milliers de personnes sont tuées tous les ans par des légaux ?" 

Joe Biden présentera ensuite ses excuses 

Deux jours après son discours, après avoir reçu une volée de critiques de la part de l'aile gauche du parti démocrate, Joe Biden a dû s'excuser sur MSNBC d'avoir appelé le meurtrier de l'étudiante "un illégal", le bon mot étant "sans document", la Maison-Blanche précisant ensuite que les termes "nouvel arrivant" ("newcomer") sont encore plus adaptés...  

Les observateurs font d'ailleurs remarquer à ce sujet que le meurtrier en question n'était en réalité ni un "illégal", ni "sans document" puisqu'il avait été formellement enregistré dans le système et autorisé à entrer sur le territoire par le gouvernement.  

Alors que Joe Biden présentait ses excuses au meurtrier, Donald Trump rencontrait la famille de l'étudiante assassinée en Géorgie.  

"Un discours magnifique", "un tour de force" 

Les médias grand public sont dithyrambiques. "He was on fire" (il était en feu) titrent les journaux. "This was a tour de force" (en français dans le texte) diront les journalistes, surpris par la verve du président. "Avec ce discours, il a mis fin aux interrogations sur son âge et sur son état de santé mentale" rajouteront-ils enchantés.  

Jerry Nadler, membre démocrate de la chambre des représentants félicitera d'ailleurs le président, juste après son discours en ces termes : "Après ce discours, plus personne ne pourra dire que vous avez des problèmes mentaux" (!) 

"C'était le lancement de sa campagne présidentielle" lâchent avec enthousiasme les journalistes de CBS.  

Lire la partie 3

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