Donald Trump devient officiellement le 45e président des Etats-Unis

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La rédaction de FranceSoir.fr avec AFP
Publié le 20 janvier 2017 - 21:51
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Donald Trump prononçant le serment, la main sur la bible tenue par sa femme, devient le 45e président des Etats-Unis
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Donald Trump a, comme tous les présidents des Etats-Unis avant lui, prêté serment la main sur la bible lors de la cérémonie d'investiture.
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Après avoir été reçu avec son épouse à la Maison Blanche par les Obama, Donald Trump s'est rendu à la cérémonie d'investiture et a prêté serment, devenant ainsi le 45e président des Etats-Unis, dans un contexte pour le moins tendu.

Donald Trump est devenu ce vendredi 20 le 45e président des Etats-Unis, promettant dans un discours très offensif aux accents résolument populistes d'articuler sa politique autour d'un seul axe: "l'Amérique d'abord".

Main gauche sur la Bible, main droite levée, le magnat de l'immobilier, porté au pouvoir sur une rhétorique anti-élites à l'issue d'une campagne acerbe, a prêté serment comme l'ont fait avant lui George Washington, Franklin D. Roosevelt ou John F. Kennedy.

"Je jure solennellement de remplir fidèlement les fonctions de président des Etats-Unis et, dans toute la mesure de mes moyens, de sauvegarder, protéger et défendre la Constitution des Etats-Unis", a-t-il déclaré, sur les marches du Capitole, cravate rouge et visage grave.

Dans un discours évoquant ceux de sa campagne, en rupture avec la tonalité généralement observée dans ce contexte, le 45e président des Etats-Unis a promis de "transférer" le pouvoir vers le peuple et appelé à "une nouvelle fierté nationale". "A compter d'aujourd'hui, ce sera l'Amérique d'abord et seulement l'Amérique!", a-t-il lancé, énonçant "deux règles simples": acheter américain et embaucher américain.

"Ensemble, nous rendrons sa force à l'Amérique. Nous rendrons sa richesse à l'Amérique. Nous rendrons sa fierté à l'Amérique. Nous rendrons sa sécurité à l'Amérique. Et, oui, nous rendrons sa grandeur à l'Amérique", a-t-il conclu, brandissant le poing, une image surprenante lors de ce type de cérémonie.

A 70 ans, sans la moindre expérience politique, diplomatique ou militaire, l'homme d'affaires de New York succède à la tête de la première puissance mondiale au démocrate Barack Obama, 55 ans, sous le regard inquiet des alliés des Etats-Unis, échaudés par ses déclarations tonitruantes, parfois contradictoires.

La cérémonie, suivie en direct par des millions de personnes à travers le monde, avait un goût de revanche pour celui dont l'annonce de candidature, en juin 2015, avait été accueillie par des ricanements, chez les républicains comme chez les démocrates.

Dès avant l'aube, sous un ciel menaçant, des milliers d'Américains s'étaient rassemblés sur le National Mall. Mais les vues aériennes des immenses pelouses montraient une mobilisation populaire limitée, dans un contraste saisissant avec l'investiture de Barack Obama, au même endroit, il y a huit ans.

Chez les partisans de la première heure du républicain, l'espoir était sincère, avec la conviction d'assister au début "d'une nouvelle ère". "Je ne suis pas d'accord à 100% avec la façon dont (Donald Trump) s'exprime mais c'est un homme d'affaires qui a réussi et ce n'est pas un politicien", dit Miguel, 54 ans. "Je pense qu'il tiendra ses promesses". "Il a su faire simple pour les gens moyens, et il a réussi à rassembler les gens", ajoute Michael Hippolito, policier new-yorkais à la retraite.

Pour cette journée historique, Donald Trump et sa femme Melania ont suivi la même tradition protocolaire que leurs prédécesseurs. Après s'être rendus à l'église St John, ils ont été accueillis pour un thé à la Maison Blanche par Barack et Michelle Obama, en compagnie également du futur vice-président Mike Pence et son épouse, puis ont rejoint le Capitole.

Après le temps de la campagne (17 mois) et celui de la transition (deux mois et demi), voici venu celui de l'exercice du pouvoir (quatre ans) pour cet ancien animateur d'une émission de téléréalité qui a promis de "rendre sa grandeur à l'Amérique".

Le magnat de l'immobilier a obtenu 63 millions de voix contre les 65,8 millions d'Hillary Clinton, pourtant perdante dans le système de suffrage indirect. Des manifestations hostiles se sont déroulées jeudi 19 à New York, et vendredi 20 à Manille, à Berlin ou encore à Bruxelles et Miami.

A Washington, dans le centre-ville, des manifestants antiracistes, féministes ou autres faisaient face à la police et aux supporteurs du milliardaire, aux cris de "Non à Trump, non au KKK, non aux Etats-Unis fascistes!". Plusieurs centaines de manifestants masqués et habillés de noir ont provoqué des incidents lançant des pierres et cassant des vitrines. La police a fait usage de gaz lacrymogènes pour les disperser.

Son équipe annonce pour le début de la semaine prochaine une série de décrets visant à défaire une partie du bilan de son prédécesseur démocrate (climat, immigration...) et à ébaucher le sien. Il pourrait en signer quelques-uns dès ce vendredi soir.

La tâche s'annonce ardue pour l'auteur du best-seller The Art of the Deal, qui a promis, avec un sens de la formule qui enchante ses partisans et consterne ses détracteurs, d'être "le plus grand créateur d'emplois que Dieu ait jamais créé".

La constitution de ses équipes a été difficile tant la victoire a pris le camp républicain par surprise. Les premières semaines pourraient être chaotiques. Et jamais depuis 40 ans un président américain n'avait pris le pouvoir avec un niveau d'impopularité aussi élevé.

Ceux qui espéraient que la fonction change l'homme ont été déçus. Sur Twitter, le septuagénaire continue de régler quotidiennement ses comptes avec ceux qui le critiquent.

"Il semble vouloir se battre contre tous les moulins à vent de la Terre plutôt que de se concentrer sur le fait d'endosser le poste le plus important au monde", a résumé d'une formule assassine le sénateur républicain John McCain. Résultat, l'opposition démocrate fourbit ses armes, et des dizaines d'élus ont boycotté la cérémonie.

Sur la scène internationale, le bouillant promoteur immobilier a déjà décoché ses flèches à l'encontre de la Chine, de l'Otan ou encore de la chancelière allemande Angela Merkel. Or c'est sur ce front que son mandat suscite les plus grandes interrogations. Les dirigeants de la planète, dont François Hollande, s'interrogent sur la valeur exacte à accorder à ses déclarations quand les responsables qu'il a nommés à la diplomatie ou au Pentagone prennent des positions apparemment inverses, comme sur la Russie de Vladimir Poutine ou l'accord nucléaire iranien.

Juste après la cérémonie, Barack Obama, 55 ans, s'est envolé directement vers la Californie pour ses premières vacances d'ancien président. Après huit années au pouvoir, le démocrate qui a surmonté durant sa présidence une crise économique et financière menaçant de tout emporter sur son passage a indiqué qu'il entendait rester à l'écart de la "mêlée" pour laisser son successeur gouverner, mais à condition que certaines lignes rouges ne soient pas franchies.

"Je ne m'arrêterai pas; je resterai là avec vous, en tant que citoyen", a écrit Barack Obama sur Twitter, l'un de ses derniers tweets sous le compte @POTUS, qui a ensuite été transféré à son successeur.

 

 

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