Italie : consultations de la dernière chance sur le futur gouvernement

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Par Fanny CARRIER - Rome (AFP)
Publié le 07 mai 2018 - 06:33
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Le président italien Sergio Mattarella lors d'une conférence de presse à Rome le 13 avril 2018
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© Tiziana FABI / AFP/Archives
Le président italien Sergio Mattarella lors d'une conférence de presse à Rome le 13 avril 2018
© Tiziana FABI / AFP/Archives

Les forces politiques italiennes doivent défiler une dernière fois lundi dans le bureau du président de la République, Sergio Mattarella, qui menace de nommer un gouvernement technique si aucune majorité politique ne se dessine, deux mois après les élections législatives.

Après deux mois de tractations, aucun accord ne s'est dessiné entre la coalition de droite, arrivée en tête avec 37% des voix et menée par la Ligue (extrême droite), le Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), premier parti avec plus de 32%, et le Parti démocrate (PD, centre gauche), tombé à 19%.

Ces formations doivent se succéder au palais présidentiel à partir de 10h00 (08h00 GMT), avant les petites formations et les présidents du Parlement en fin d'après-midi.

Pour éviter un gouvernement technique, le chef de la Ligue, Matteo Salvini, a proposé vendredi au M5S un partenariat de gouvernement jusqu'en décembre, le temps d'adopter une nouvelle réforme électorale et le budget 2019 avant de retourner aux urnes en début d'année prochaine.

Intervenant dimanche à la télévision, Luigi Di Maio, chef de file du M5S, s'est dit prêt pour sa part à renoncer à briguer le poste de chef du gouvernement pour favoriser un accord avec la Ligue.

"S'il s'agit vraiment de changer les choses (...), je dis à Salvini: +Choisissons ensemble un chef du gouvernement+", à condition que ce soit pour adopter le revenu de citoyenneté (que la Ligue rejette) et modifier la réforme des retraites, a-t-il déclaré.

Mais il reste le problème de Silvio Berlusconi, l'allié que M. Salvini ne veut pas lâcher et le symbole avec lequel M. Di Maio refuse catégoriquement de discuter.

"Moi je fais un pas en arrière, Salvini fait un pas en arrière, il y a encore quelqu'un qui doit faire un pas en arrière", a insisté le chef de file du M5S.

- Gouvernement technique -

Les responsables de la coalition de droite se sont retrouvés dimanche soir à Rome. Plusieurs d'entre eux ont réclamé que le président désigne M. Salvini comme chef du gouvernement, promettant de trouver dans les rangs des autres formations les quelques dizaines d'élus qui lui manquent pour former une majorité. Mais selon la presse italienne, M. Mattarella exige des garanties.

Le président italien se prépare plutôt à nommer un gouvernement technique sur le modèle de celui de l'économiste Mario Monti (2011-2013). Il serait chargé de gérer le pays, de lui rendre la voix qu'il a perdue ces derniers mois sur la scène internationale et de tenir au moins jusqu'à l'adoption du budget.

M. Mattarella veut en confier la direction à une personnalité neutre mais compétente, peut-être une femme. La presse se perd en conjectures et aligne les noms, sans qu'aucun ne sorte du lot pour l'instant. Quelqu'un d'"un peu pop" et convaincant, assure cependant Il Messaggero.

Mais la Ligue comme le M5S rejettent toute idée d'un gouvernement technique. "Un tel gouvernement n'aura pas assez de voix", a prévenu dimanche M. Di Maio, qui s'est dit prêt à retourner aux urnes dès "juin ou juillet".

Le président "n'a pas beaucoup d'options", a noté Lina Palmerini, experte politique du quotidien Il Sole 24 Ore. "Si le Parlement rejette le gouvernement du président, la situation sera très difficile".

Selon Lorenzo Pregliasco, cofondateur de l'agence d'analyse politique Quorum/YouTrend, "selon les sondages, il est peu probable que de nouvelles élections changent les rapports de forces. Et nous avons fait des simulations avec d'autres systèmes électoraux comme celui en Espagne: personne n'aurait eu la majorité".

Vendredi, le comique Beppe Grillo, fondateur et gourou du M5S, a brouillé un peu plus les cartes en relançant l'idée d'un référendum sur une sortie de l'euro, pourtant officiellement enterrée par le mouvement sous l'égide de M. Di Maio.

"Grillo a toujours été un esprit libre", a tenté d'expliquer ce dernier.

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