Kim Jong-un proclame une "victoire éclatante" de la Corée du Nord sur le Covid-19
Lors d’une réunion avec des personnels de santé et des scientifiques, le dirigeant nord-coréen Kim Jong-un a proclamé le 10 août une « victoire éclatante » sur le Covid-19, se félicitant de cette « victoire [...] dans la guerre contre la maladie pandémique maligne », selon l'agence de presse officielle KCNA.
Selon les chiffres de santé fournis par la Corée du Nord, difficilement vérifiables au vu de l'opacité du système, le virus serait à l’origine de 74 décès sur une population de… plus de 25 millions d’habitants, soit un taux de létalité officiel estimé à 0,002%, selon KCNA.
Le ridicule ne tuant pas, Kim Jong-Un a estimé que cette « victoire remportée par notre peuple est un événement historique qui a montré une fois de plus au monde la grandeur de notre État, la ténacité indomptable de notre peuple et les belles coutumes nationales dont nous sommes fiers ». En effet, la gestion de l'épidémie est « un miracle sans précédent dans l'histoire mondiale de la santé publique », s’est exclamé le dirigeant suprême sous un tonnerre d'applaudissements, toujours selon l'agence de presse.
Voir aussi : Corée du Nord: l'armée déployée pour aider à lutter contre l'épidémie de Covid
L'influente sœur de l’homme d’État a révélé qu'il avait lui-même été malade, selon un autre article de KCNA. Le dirigeant suprême aurait ainsi, d'après le témoignage de Kim Yo-jong, « souffert de fortes fièvres pendant les jours de cette guerre de quarantaine, mais il ne pouvait pas s'allonger un seul instant car il pensait aux personnes dont il était responsable ».
Séoul accusée d'avoir propagé l'épidémie par... ballons
C'est la première fois que Pyongyang annonce que Kim Jong-un, dont la santé est l'objet de la plus grande attention, a été infecté par le coronavirus. Kim Yo-jong a aussi accusé la Corée du Sud d'être à l'origine de l'épidémie dans son pays, via l'envoi de prospectus de propagande par ballons.
Pyongyang avait déjà accusé des « choses étrangères » proches de la frontière avec le Sud d'avoir provoqué l'épidémie de Covid dans ce pays isolé, des allégations rejetées en bloc par Séoul. Malgré une interdiction imposée en 2021, des militants sud-coréens continuent d'envoyer par-delà la frontière des ballons contenant des prospectus et des billets en dollars, soulevant les protestations de Pyongyang.
Dénonçant pas moins qu’un « crime contre l'humanité », la sœur et conseillère de Kim Jong-un a menacé Séoul de « fortes représailles ». Le ministère sud-coréen de l'Unification a rejeté des « allégations sans fondement » et les « commentaires grossiers et menaçants » de Pyongyang.
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