La Turquie ouvre les portes de l'OTAN à la Suède
Après 19 mois de réticences, la Turquie semble prête à ouvrir les portes de l'OTAN à la Suède. En échange de son approbation, Erdogan pourrait bien obtenir de Biden les avions américains F-16 qu'il demande depuis quelque temps déjà.
Avec la Hongrie, c'était le dernier membre de l'Alliance atlantique à bloquer l'entrée de la Suède, notamment à cause de ses prises de positions politiques. Finalement, comme le rapporte l'AFP, les députés turcs ont entrouvert mardi les portes de l'Otan à la Suède et devraient définitivement valider son entrée sans tarder. La Commission des Affaires étrangères du parlement à Ankara a approuvé le texte après 19 mois de suspense et l'a transmis à l'Assemblée plénière pour adoption définitive, une formalité qui devrait suivre dans les heures ou les jours qui viennent.
Une décision aussitôt saluée par le ministre suédois des Affaires étrangères Tobias Billström : "Nous nous réjouissons de devenir membre de l'OTAN", a-t-il déclaré au site de la télévision publique SVT Nyheter. La Suède avait déposé sa candidature en même temps que la Finlande — admise en avril, juste après le début du conflit russo-ukrainien.
"Nous observons un changement dans la politique de la Suède, quelques décisions adoptées par les tribunaux", a remarqué lundi sur la chaine privée NTV Fuat Oktay, député AKP (le parti au pouvoir), président de la Commission des affaires étrangères du Parlement turc. Le président Recep Tayyip Erdogan reprochait la supposée mansuétude de Stockholm envers certains groupes kurdes, qu'il considère comme terroristes.
Il semble surtout qu'après un long silence de Washington, un entretien téléphonique mi-décembre avec le président américain Joe Biden ait fini de vaincre les réticences d'Erdogan. Rien de vraiment surprenant, étant donné qu'Erdogan avait ajouté comme condition à la ratification d'Ankara celle, "simultanée", par le Congrès américain de la vente d'avions de chasse F-16 à la Turquie. "Tout ceci est lié", prévenait-il.
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