Le député Jean-Frédéric Poisson reçu par Bachar al-Assad à Damas
C'est une nouvelle visite d'un parlementaire français à Bachar al-Assad qui risque de faire polémique. Le député du Parti chrétien démocrate Jean-Frédéric Poisson a été reçu par le président syrien dimanche 12 juillet dans son palais présidentiel à Damas. La rencontre aurait duré près d'une heure et vingt minutes selon le parlementaire français.
En février dernier, la visite en Syrie de quatre élus français et l'entretien de trois d'entre eux avec Bachar al-Assad avaient provoqué une polémique en France, le président François Hollande condamnant cette rencontre avec un "dictateur".
"L'échange a duré 1h20 et s'est très bien passé. Il est courtois, souriant, moderne dans sa manière de parler, pas du tout guindé. Entre l'image de boucher et celui que j'ai rencontré, on ne doit pas parler du même homme", a expliqué au journal Le Figaro, Jean-Frédéric Poisson, président du Parti chrétien démocrate, affilié aux Républicains.
Le parlementaire français a néanmoins indiqué qu'il ne soutenait pas le régime de Damas mais que le dialogue était nécessaire car il était le principal interlocuteur dans ce pays, compte tenu que "que les rebelles n'arriveront jamais jusqu'à Damas". Et d'ajouter que Bachar al-Assad "n'a pas l'intention de faiblir, il consacre son énergie à défendre son pays, ce qui n'est pas contestable".
Jean-Frédéric Poisson ne semble pas partager la position officielle de la diplomatie française qui refuse le dialogue avec Damas. "La clé du Moyen-Orient est à Damas. Le risque c'est que le vent tourne (…) alors la France aura perdu son crédit, son influence et les contrats de reconstruction. J'ai rencontré des francophiles tristes que nous ne soyons plus à notre place", a constaté le député. Pour l'élu, "il est temps que le Quai d'Orsay et le président de la République se réveillent".
De son côté, Bachar al-Assad a souligné "l'importance du rôle que jouent des hommes politiques et parlementaires sages en France et en Europe en général dans la rectification des politiques occidentales à l'égard de la Syrie (...) qui se sont avérées être un échec". Il a réitéré que le soutien des puissances occidentales aux rebelles syriens qui se sont révoltés contre son régime en 2011 "a permis au terrorisme de se propager jusqu'en Europe". Pour mémoire, le régime de Damas considère aussi bien les rebelles modérés que les djihadistes comme "des terroristes".
Visiblement satisfait de son déplacement à Damas, Jean-Frédéric Poisson a expliqué, avant de se rendre ce lundi à Erbil au Kurdistan irakien via Beyrouth (Liban): "soit ils m'ont fait une opération carton-pâte, et si un jour ça apparaît je le reconnaîtrais, soit ce voyage aura confirmé mon intuition première".
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