Les djihadistes Shebabs interdisent les sacs plastiques pour "protéger les hommes et les animaux"
L'information n'est pas un canular malgré son côté surprenant. Le groupe terroriste somalien al-Shebab a annoncé dimanche 1er qu'il interdisait les sacs plastiques dans les zaones qu'il contrôle en raison "de la menace sérieuse" qu'ils constituent "pour le bien-être des humains et des animaux". Une décision "écologique" prise par un groupe essentiellement connus pour ses attaques terroristes sanglantes contre des populations civiles.
Les sacs plastiques sont un véritable fléau environnemental en Afrique et de nombreux Etats du continent envisagent leur interdiction pure et simple à plus au moins long terme. C'est d'ailleurs le cas du Bénin à la fin du mois de juin.
L'information, diffusée sur la radio Andalus qui relaye la propagande du groupe djihadiste affilié à al-Qaïda, a été repérée par la BBC: l'organisation d'inspiration salafiste interdit l'exploitation des arbres provenant d'essence somalienne.
Le leader du groupe dans la région du Shabeellaha (partiellement contrôlée par les Shebabs), située autour de la capitale somalienne Mogadiscio, a fait savoir que les détails de la mise en œuvre du plan "écologique" seraient annoncés plus tard. Selon des experts du groupe terroriste interrogés par la BBC, cette décision pourrait avoir pour but de prouver que les Shebabs sont en capacité de gouverner un territoire en promulguant des lois comme n'importe quel gouvernement légitime.
A noter toutefois que les Shebabs financent une partie de leurs actions par le biais du trafic de bois précieux et de l'ivoire dans la Corne de l'Afrique, ou par l'exploitation du charbon. Selon l’ONU, le groupe récupérait entre 122 et 162 millions d’euros par an, grâce à l'exportation illégale de ce combustibe. Il partirait des ports du sud de la Somalie sur de petits bateaux en direction des Emirats arabes unis principalement.
Dans le passé, Al-Qaïda "canal historique" avait pris de positions en faveur de l'environnement notamment pour critiquer les Etats-Unis et sa politique écologique, dénoncés par l'organisation djihadiste comme hypocrite.
Voir - Somalie: au moins 18 morts dans un double attentat à Mogadiscio
Les Shebabs ont juré la perte du fragile gouvernement central somalien, soutenu par la communauté internationale et par les 22.000 hommes de la force de l'Union africaine en Somalie (Amisom). Ils ont été chassés de Mogadiscio en août 2011 et ont ensuite perdu l'essentiel de leurs bastions, mais ils contrôlent toujours de vastes zones rurales d'où ils mènent des opérations de guérilla et des attentats-suicides, souvent dans la capitale, ou contre des bases militaires, somaliennes ou étrangères.
Lire aussi - Somalie: l'attentat de Mogadiscio en cinq questions
En octobre 2017, les Shebabs avaient perpétré l'une des attaques terroristes les plus meurtrières jamais vues en Somalie, lorsque plus de 500 personnes avaient été tuées après qu'un camion bourré d'explosifs ait explosé dans les rues de la capitale.
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