Les États-Unis exhortent l'Ukraine à envisager des négociations avec la Russie
Les États-Unis appellent de façon croissante l'Ukraine à être ouverte à des négociations de paix avec la Russie.
Le chef d'état-major américain, le général Mark Milley a souligné mercredi que le soutien des États-Unis n'avait pas diminué, mais a déclaré que Kiev était en bonne position pour entamer des discussions, ses soldats parvenant à tenir tête à la Russie.
Il a précisé que les Russes renforçaient désormais leur emprise sur 20% du territoire ukrainien et que les lignes de front allant de la ville de Kharviv à celle de Kherson se stabilisaient.
"La probabilité d'une victoire militaire ukrainienne, consistant à chasser les Russes de toute l'Ukraine, y compris de la [...] Crimée, la probabilité que cela se produise bientôt n'est pas élevée, militairement parlant", a-t-il déclaré.
"Il peut y avoir une solution politique où, politiquement, les Russes se retirent, c'est possible", a ajouté M. Milley.
Pas de pression américaine
La Maison-Blanche a réitéré vendredi que seul le président ukrainien Volodymyr Zelensky était en mesure d'approuver l'ouverture de négociations entre l'Ukraine et la Russie, rejetant toute notion de pressions américaines sur Kiev.
"Nous avons également dit qu'il revenait au président Zelensky de dire si, et quand, il serait prêt à des négociations et la forme que prendraient ces négociations", a déclaré à la presse le porte-parole du Conseil de sécurité nationale, John Kirby.
"Personne aux États-Unis n'est en train de l'encourager, d'insister ou de le pousser à la table" des négociations, a-t-il dit.
Mais, plus tôt ce mois-ci, Volodymyr Zelensky a fait savoir qu'il n'exigeait plus le départ de Vladimir Poutine pour entamer des négociations, un changement de cap qui est intervenu après des pressions de la Maison-Blanche.
L'exemple de la Première Guerre mondiale
Le soutien américain à l'Ukraine reste fort. Cette semaine, la Maison-Blanche a demandé au Congrès de débloquer 38 milliards de dollars supplémentaires en soutien à Kiev.
Mais en même temps l'exécutif n'a pas contredit le point de vue du général Mark Milley, qui avait indiqué la semaine dernière à New York que l'Ukraine avait déploré 100 000 morts et blessés sur le champ de bataille - un bilan proche de celui estimé pour l'armée russe - et 40 000 victimes chez les civils.
Ces bilans pourraient encore grimper si l'Ukraine s'obstinait à se battre pour tenter de récupérer les frontières d'avant 2014, a encore suggéré M. Milley.
Il a notamment comparé la situation à la Première Guerre mondiale, lorsque les deux camps se sont enlisés dans un conflit qui avait fait un million de morts entre août et décembre 1914, avec une ligne de front stabilisée et un refus de tenir des négociations de paix. Quatre ans plus tard, fin 1918, on déplorait la mort de 20 millions de personnes.
"Donc quand il y a une opportunité de négocier, quand la paix peut être atteinte, saisissez-la", a-t-il dit.
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