Pas de répit à Gaza, Tel Aviv se concentre sur le Liban où des explosions ont fait plusieurs morts, l’ONU réclame la fin de l’occupation des territoires palestiniens

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France-Soir
Publié le 20 septembre 2024 - 10:00
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Al Qatta / AFP
Pas de répit à Gaza, Tel Aviv se concentre sur le Liban où des explosions ont fait plusieurs morts, l’ONU réclame la fin de l’occupation des territoires palestiniens
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Les représailles israéliennes à Gaza ne connaissent aucun répit et les négociations pour un cessez-le-feu sont à nouveau dans l’impasse, malgré les appels incessants des médiateurs et de la communauté internationale. Le conflit continue de se propager au Liban, non seulement avec un échange d’attaques entre Tel Aviv et le Hezbollah ou des bombardements ciblés de la part de Tsahal mais également l’explosion, imputée à Israël, de talkies-walkies et bippers utilisés par des membres du mouvement libanais. L’ONU réclame la fin de l’occupation des territoires palestiniens dans un délai d’un an.  

Lundi dernier, une frappe aérienne a ciblé une maison de Nousseirat (Centre de Gaza), faisant 10 morts. Les combats se poursuivent toujours dans plusieurs localités de l’enclave palestinienne, notamment au sud, où quatre militaires israéliens ont été tués mardi et plusieurs autres blessés à Rafah, selon l’armée israélienne.  

Appels de tous bords à un cessez-le-feu 

Selon un bilan mercredi du ministère gazaoui de la Santé, au moins 20 morts et 54 blessés ont été constatés en 24 heures. Cela porte à 41 272 le nombre de personnes tuées et à 95 551 de personnes blessées depuis le début de la guerre.    

Ni la situation humanitaire et sanitaire catastrophique ni ce nombre sans précédent de victimes ne semblent convaincre les deux belligérants à lâcher du lest. Yahya Sinouar, nouveau chef du Hamas depuis l’assassinat d’Ismaël Hanniyeh en Iran, a affirmé que son mouvement était prêt pour une “longue guerre d’usure” contre Israël. Il a promis que les groupes de “la résistance” à Gaza, en Irak, au Liban et au Yémen allaient “briser la volonté d’Israël”. “L’impact des fronts de soutien est en train de devenir plus efficace et plus important sur le chemin de la victoire”, a-t-il ajouté.  

Pour le Secrétaire général des Nations Unies (ONU), Antonio Guterres, “c’est inimaginable le niveau de souffrance à Gaza, le niveau de morts et de destruction n’a pas de parallèle avec ce que j’ai pu voir depuis que je suis secrétaire général”, a-t-il indiqué. Tout en rappelant la condamnation de l’ONU de “toutes les attaques terroristes du Hamas, ainsi que les prises d’otages”, “la vérité est que rien ne justifie la punition collective de la population palestinienne, et c’est ce que nous voyons de façon dramatique à Gaza”.  

La situation est dans une telle impasse que des représentants de la diplomatie américaine, française, allemande, italienne et britannique se réuniront aujourd’hui à Paris pour revenir sur l’état des négociations pour une trêve à Gaza et la situation au Liban. Cette réunion intervient après la visite au Caire du secrétaire d’État américain Antony Blinken, qui espère relancer les négociations. L’administration Biden affirme accentuer ses efforts, jusque-là vains.  

Même des figures de l’opposition israélienne, comme Yaïr Lapid, appellent à un cessez-le-feu pour la libération des otages. “Je pense que tous les intérêts politiques devraient être mis de côté pour cela. C'est bien plus important”, a-t-il dit à la presse après sa rencontre avec Antony Blinken au département d'État. “Israël a besoin de l'accord sur les otages. Aucun processus politique ni aucune turbulence politique ne doit affecter l'accord sur les otages. Nous devons les ramener chez eux”, estime-t-il, ajoutant : “Nous ferons tout ce qui est nécessaire pour nous assurer qu'il y ait un accord”. 

L’ONU somme Israël de cesser son occupation, mystérieuses explosions au Liban 

Mercredi, l’Assemblée générale de l’ONU a exigé que Tel Aviv “mette fin sans délai à sa présence illicite” dans les territoires palestiniens dans un délai de “douze mois”. La résolution, qualifiée “d’historique” par la Palestine” et dénoncée par Israël, a été adoptée après la réception de l’avis consultatif de la Cour internationale de justice (CIJ). Le texte appelle aussi les États membres à prendre des mesures pour mettre fin aux importations venant des colonies et à la fourniture d’armes à Israël, et de sanctionner les individus prenant part “au maintien de la présence illicite d’Israël”. La résolution a été adoptée avec 124 voix pour, malgré 43 abstentions et 14 voix contre, dont Israël et les États-Unis.  

Mais le Premier ministre Benjamin Netanyahou, qui impute l’échec du dernier round de négociations au Hamas, semble plutôt préoccupé par le conflit contre le Hezbollah libanais. Il a d’ailleurs annoncé que “le centre de gravité” de la guerre se déplace actuellement “vers le Nord” d'Israël, avec pour nouvelle priorité “"le retour en toute sécurité des résidents du nord dans leurs foyers". 

Mardi, une série d'explosions de bipeurs appartenant à des membres du Hezbollah a secoué le Liban, faisant 12 morts et environ 2800 blessés. Le lendemain, une nouvelle vague d'explosions, cette fois-ci ciblant des talkies-walkies du Hezbollah, a causé 20 morts supplémentaires et des centaines de blessés, portant le bilan total à plus de 30 morts et 3000 blessés sur deux jours. 

Ces attaques sont soupçonnées d'être l'œuvre du Mossad israélien, bien qu'Israël n'ait pas revendiqué officiellement ces actions "Nous avons assisté à un grand massacre dans tout le pays, un massacre sans précédent", a déclaré Hassan Nasrallah, le chef du Hezbollah, imputant les explosions de moyens de communication à Tel Aviv. 

"En l’espace de deux jours et en à peine une minute à chaque fois, Israël a cherché à tuer plus de 5 000 personnes", a-t-il accusé, estimant que ces explosions ont dépassé "toutes les lois et lignes rouges, sans égard pour quoi que ce soit, ni sur le plan humanitaire ni sur le plan éthique". 

De son côté, l'armée israélienne a annoncé avoir frappé six "sites d'infrastructures" du Hezbollah et un dépôt d'armes dans le sud du Liban. 

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