La pollution de l’air “est tout aussi dangereuse que le coronavirus”, soutient Chris Witty, médecin-chef de l'Angleterre
Chris Whitty, épidémiologiste britannique, médecin-chef et conseiller du gouvernement britannique depuis 2019, estime que “la pollution de l’air est tout aussi dangereuse” que le coronavirus. Les déclarations de Chris Witty, qui a joué un rôle clé dans la mise en œuvre du confinement dans le cadre de la gestion de l'épidémie de Covid-19 au côté du conseiller scientifique en chef du gouvernement, Sir Patrick Vallance, suscitent des craintes en raison de l'uniformisation des politiques de lutte contre le virus et le réchauffement climatique au motif de la protection de la santé publique.
Lors de la présentation de son rapport annuel sur la santé publique, publié le 8 décembre, Chris Whitty, a estimé lors d'une conférence de presse que la population devrait être “poussée à l'action” pour "changer son comportement", un pas “important pour réaliser de plus grands progrès en matière de pollution de l'air”. "Vous ne choisissez pas l'air que vous respirez quand vous sortez, quand vous marchez dans la rue, quand vous entrez dans des bâtiments ou quand vous en sortez. Il est donc très important que le gouvernement prenne ce problème au sérieux et il l'a fait”, a souligné le médecin-chef.
“Ayez le courage de dire : ne faites pas cela"
Dans son document, il n’y est pas allé de main morte, sollicitant la mobilisation de la population au côté du gouvernement pour faire connaitre les gestes à adopter dans le cadre de cette démarche de lutte contre les émissions de CO2. “Je pense que nous devrions dire très clairement aux gens que leurs comportements peuvent causer des problèmes importants, potentiellement pour les personnes vulnérables. Je pense que presque tous les parents voient quelqu'un dont la voiture tourne au ralenti devant l'école de leurs enfants comme quelqu’un d'incroyablement antisocial”, a-t-il déclaré, estimant que les “gens devraient avoir le courage de dire : ‘S’il vous plaît, ne faites pas ça’”.
Dans son rapport, Chris Whitty poursuit en soulignant que la qualité de l’air s’est “considérablement améliorée” depuis les années 1980. En février 2022, à Londres, lors du Clean Air Summit, il avait déjà salué le “Clean Air Act” de 1956, qui a "réglementé le problème avec beaucoup de succès”. Toutefois, la pollution de l'air cause encore, selon lui, “entre 26 000 et 38 000 décès par an” et “de nombreuses personnes souffrent de maladies chroniques évitables à cause de cela”. En février, il avait cité les “risques d'accidents vasculaires cérébraux, de crises cardiaques, de cancers et d'autres maladies”.
Le médecin-chef estime ainsi que “de vastes changements” doivent être apportés aux habitudes de consommation d'énergie des ménages. "La modification des comportements sera importante pour réaliser de plus grands progrès en matière de pollution de l'air (...) En fin de compte, les facteurs sociétaux peuvent être le moteur le plus important de ce changement”, a-t-il écrit.
Il suggère la réduction de l'utilisation des poêles à bois, le recours à des voitures électriques ou encore la possibilité pour les agriculteurs d’utiliser un lisier visant à empêcher la propagation de l'ammoniac dans l'air.
Au Royaume-Uni, une organisation, chargée d'éclairer l’opinion sur les politiques publiques, a été chargée d'identifier des méthodes inspirées par les sciences comportementales qui permettraient d'inciter la population à se conformer à la politique du gouvernement en matière d’écologie. La Behavioral Insights Team, appelé aussi “Nudge Unit”, se base sur la théorie économique et politique du “nudge” qui a pour but d’influencer les populations de façon à ce qu'elle prenne des décisions dans le sens souhaité par le gouvernement.
Covid et changement climatique, même modus operandi
La proposition de Chris Whitty, de “pousser” la population “à l’action” pour lui faire changer son comportement en matière de consommation énergétique, suscite de nombreuses interrogations et craintes. Beaucoup voient dans l’expansion de ses attributions de médecin-chef vers des questions environnementales, présentées comme des problèmes de santé, une uniformisation des politiques de gestion des crises liées à la covid et au changement climatique.
L’année dernière, Clair Fox, alors membre de la Chambre des Lords, avait averti contre une pareille manipulation. Dans une interview accordée à Breitbart London, elle avait affirmé : “Vous pouvez vous attendre à voir toute une série de problèmes déguisés en problèmes de santé publique et j'ai même remarqué que le changement climatique a été présenté comme un risque pour la santé publique plutôt que comme une question d'idéologie verte”.
Cette démarche, de son avis, vise notamment à accorder au gouvernement plus de pouvoir. "Si un gouvernement se rend compte que lorsque la santé publique est déployée comme un spectre pour effrayer les gens, alors en fait, il peut accumuler beaucoup de pouvoirs sans trop d'opposition”.
“Période d’essai”
Des desseins de plus en plus confirmés. L'année dernière, des experts ont affirmé que “la pandémie de Covid-19” n’était “qu’une période d’essai”. Les pays devront utiliser “les leçons difficiles” apprises lors de cette pandémie “pour faire face à une autre crise mondiale majeure : le changement climatique”.
Filmé à son insu l’année dernière par un journaliste du média américain "Project Veritas", Charlie Chester, directeur technique chez CNN, affirmait que la “prochaine épidémie sera le réchauffement climatique".
Il révélait ainsi que le projet des hauts responsables du groupe était de faire “un focus” sur la question, afin de “surfer sur la fatigue liée à la covid”. “Comme à chaque fois qu'une nouvelle histoire arrive, ils vont s'y accrocher... Notre prochaine mission va être la sensibilisation au changement climatique... Quelque chose comme montré constamment des vidéos sur le déclin de la température, le réchauffement climatique et les effets sur l'économie... Mais cette histoire-là a de la longévité. Ça va prendre des années”, a-t-il déclaré.
Les craintes d'une partie des populations occidentales se portent sur le risque de voir la lutte contre le réchauffement climatique se transformer progressivement en politiques visant à restreindre les libertés individuelles, sur le même modèle que les mesures adoptées au cours de la crise sanitaire : à travers le monde, on constate déjà différentes initiatives consistant à limiter le quota carbone des citoyens.
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