Projet de résolution russe contre la militarisation de l'espace rejeté à l’ONU
Lundi 20 mai, un projet de résolution russe contre la militarisation de l'espace était rejeté par le Conseil de sécurité de l’ONU. Le 24 avril déjà, un texte américain contre la prolifération nucléaire dans l’espace avait été soumis au vote et vu Moscou poser son véto malgré 13 votes pour et une abstention (Chine).
Ce dernier texte, présenté par les États-Unis et le Japon devant le Conseil un projet de texte appelant tous les pays à « contribuer activement à la réalisation de l’objectif qui consiste à utiliser l’espace à des fins pacifiques et à prévenir la course aux armements dans l’espace ».
Il appelait alors plus spécifiquement les États « à ne pas mettre au point d'armes nucléaires ou d'autres types d'armes de destruction massive spécifiquement conçues pour être mises sur orbite autour de la Terre, installées sur des corps célestes ou placées, de toute autre manière, dans l'espace extra-atmosphérique ».
Cependant, la Russie appose son veto au projet de résolution. L’ambassadeur russe avait alors estimé que le texte, par sa focalisation sur une catégorie d’armes spécifique, cachait un « manque d’intérêt » venu des États-Unis et de ses alliés afin d’« assurer qu'aucune arme quelles qu'elles soient ne soient placées dans l'espace ».
Alors, le projet de résolution présenté par la Chine et la Russie, reprenant en partie le texte bloqué en avril, appelait tous les États membres, « surtout ceux qui ont des capacités spatiales », à prendre « des mesures urgentes pour empêcher à jamais le placement d'armes dans l'espace et la menace ou l'utilisation de la force dans l'espace ».
Sujet à division, le texte ne rassemble cependant pas les neuf votes nécessaires pour permettre son adoption. Sept voix pour se sont élevées, réunissant notamment la Russie, la Chine ou l’Algérie, opposé à sept voix contre, avec entre autres les États-Unis, le Royaume-Uni ou la France. Sans surprise, cette situation est récurrente depuis l’invasion de l’Ukraine en février 2022.
L’ambassadeur américain adjoint, Robert Wood, explique quant à lui cette position par une initiative qu’il qualifie d’« hypocrite » de la part des russes. En effet, ils souhaiteraient par ce biais « détourner l’attention de ses efforts dangereux visant à placer une arme nucléaire en orbite ». Alors, tout un chacun doit se montrer selon lui « sceptique » sur les « intentions » de la Russie à travers ce texte. En effet, le pays aurait placé la semaine dernière en orbite un satellite « qui serait capable d'attaquer d'autres satellites ». Une menace qui plane avec plus d’ampleur depuis le début de l’année. En effet, le pays aurait donc dernièrement placé un satellite en orbite pour effectuer des essais en ce sens.
L’homologue française, Nathalie Broadhurst, abonde en ce sens et déplore « la méthode d'obstruction employée par la Russie qui ne cherchait manifestement qu'à diviser le conseil ». Elle accuse de ce fait la Russie de ne pas agir avec sincérité quant à son soutien réel des objectifs soulevés dans le texte.
L’ambassadeur russe estime quant à lui pouvoir être « satisfait du résultat du vote », permettant de « démasquer » les Occidentaux qui chercheraient à avancer « vers la militarisation de l’espace » et qui seraient à présent « isolés » au Conseil.
Des désaccords qui cherchent jusque-là à témoigner l’opposition entre les pays plutôt que juger impartialement des textes.
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