République centrafricaine : enlèvement d'une Française de 67 ans travaillant pour une organisation humanitaire
Deux personnes dont une Française de 67 ans travaillant pour une organisation humanitaire ont été enlevées lundi matin à Bangui, capitale de la République centrafricaine, probablement par des milices chrétiennes anti-balaka qui veulent l'utiliser comme monnaie d'échange.
Selon RTL, qui a été la première à annoncer l'information, la Française se prénommerait Cécilia et travaillerait pour l'organisation International Rescue Committee. Ses ravisseurs présumés "réclament la libération du +général Andjilo+, un de leurs chefs arrêtés dimanche", précise la radio, qui ajoute que "des négociations sont en cours avec l'archevêque de Bangui".
Selon l'agence de presse turque Anadolu Agency qui cite des témoignages sur place, la Française se nommerait Claudia Criste et travaillerait pour la Coordination Diocésaine pour la Santé (CODIS); elle aurait été enlevée à la sortie nord de Bangui, en compagnie d'un religieux, Gustave Reossé, dont la nationalité n'a pas été précisée. Elle devait quitter la Centrafrique le ledendemain.
Dans la soirée, le ministère français des Affaires étrangères a confirmé cet enlèvement: "une Française âgée de 67 ans a été enlevée ce jour à Bangui. Elle effectuait en République centrafricaine une mission humanitaire, financée par une association apportant son soutien à des villages de RCA en matière de santé et d’éducation", a affirmé le Quai d'Orsay dans un communiqué. "La France déplore cet acte contraire au droit humanitaire et appelle les responsables à libérer au plus tôt notre compatriote. Notre ambassade à Bangui est en contact permanent avec l’archevêché de la capitale centrafricaine qui a entamé des discussions avec les ravisseurs".
La situation en Centrafrique reste précaire mais s'est améliorée depuis que la France a lancé, en décembre 2013, l'opération Sangaris pour mettre fin aux violents combats opposant les deux milices rivales Séléka (rebelles en majorité musulmans qui avaient pris le pouvoir en mars 2013) et Anti-balaka (à majorité chrétienne, qui s'est formée pour lutter contre eux).
Ces affrontements ont fait plus d'un millier de morts et ont provoqué le déplacement de centaines de milliers de personnes dans le pays, menacées par des bandes armées. Les Casques bleus de la Minusca se sont déployés en septembre dernier à Bangui, aux côtés des soldats français de Sangaris et de soldats européens de l'Eufor-RCA.
Le "général Andjilo", de son vrai nom Rodrigue Ngaïbona, un des principaux chefs anti-balaka à Bangui, est accusé d'avoir lancé les massacres contre les musulmans le 5 décembre 2013 dans la capitale, qui ont fait des centaines de morts. Il avait fui Bangui et a été arrêté dimanche dernier dans le nord-ouest du pays. L'archevêque de Bangui, Monsiegneur Dieudonné Nzapalainga, d'ordinaire respecté par la population chrétienne, a entamé des négociations avec les ravisseurs.
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