Surtaxe par l’UE des véhicules électriques importés de Chine : Pékin ouvre une enquête antidumping sur les produits laitiers européens

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France-Soir
Publié le 22 août 2024 - 09:00
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Surtaxe par l’UE des véhicules électriques importés de Chine : Pékin ouvre une enquête antidumping sur les produits laitiers européens
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La riposte ne s’est pas fait attendre. Au lendemain de l’annonce par l’Union européenne (UE) d’une surtaxe pouvant aller jusqu’à 36% sur les voitures électriques importées de Chine, Pékin riposte par une enquête visant des subventions supposées accordées par les 27 à des produits laitiers. Il s’agit de la troisième enquête lancée par la Chine depuis celle de la Commission européenne (CE) fin 2023 sur les subventions chinoises des véhicules électriques, exacerbant un peu plus les tensions avec Bruxelles.   

Si l’entrée en vigueur de droits de douanes provisoires en juillet a exacerbé les relations avec la Chine, la question remonte néanmoins à octobre 2023. La CE avait lancé à cette époque une enquête pour déterminer si les constructeurs chinois bénéficiaient de subventions gouvernementales qui pouvaient constituer une concurrence déloyale pour les fabricants européens. L’enquête a démontré que les ventes de véhicules électriques à batterie (VEB) fabriqués en Chine avaient explosé en trois ans, passant de 57.000 en 2020 à plus de 437.000 en 2023. Jusqu’à juin dernier, les marques chinoises représentaient ainsi 11% du parc électrique en Europe.   

Pékin annonce une enquête antidumping 

Selon la Commission, les fabricants européens pourraient vite se retrouver dépassés par les coûts de production, bien plus élevés que ceux constatés en Chine. Trois entreprises chinoises étaient particulièrement dans le collimateur : SAIC, partenaire de Volkswagen en Chine et dont la MG4 est le véhicule le plus vendu en Europe, BYD et Geely. Les trois fabricants sont déjà concernés, respectivement, par une surtaxe de 36,3 %, 17 % et 19,3 %. Les autres constructeurs ont été soumis à une imposition supplémentaire moyenne de 21% pour les plus coopératifs à l'enquête, de 37,6% pour les plus récalcitrants.  

Une fois celle-ci achevée, l’UE a décidé, en juillet 2024, d’imposer des taxes provisoires sur les voitures électriques importées de Chine. Ces droits, mis en place en attendant une décision finale sur les droits de douane définitifs, pouvaient atteindre jusqu'à 38%. 

La Chine a bien exprimé son mécontentement en soulignant que ces taxes pourraient nuire aux relations commerciales bilatérales, dénonçant “un comportement purement protectionniste” tout en saisissant l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Pas de quoi refroidir l’UE. Mardi, la CE a annoncé son intention d'imposer des droits de douane allant jusqu'à 36% pour une durée de cinq ans. Cette décision doit encore être approuvée par les 27 États membres de l'UE et pourrait être révisée si un accord alternatif était trouvé avec Pékin. Il s’agit d’une surtaxe qui vient s’appliquer à un taux de 10% déjà en vigueur. 

La Chine a vite réagi. Une enquête “antidumping” visant des subventions supposées accordées par l’UE à certains produits laitiers a été ouverte mercredi 21 août 2024, annonce le ministère du Commerce. La procédure cible des produits tels que le fromage frais et le lait caillé, le fromage bleu ainsi que certains laits et crèmes, précise-t-on.  

Le brandy et les produits porcins dans le viseur aussi 

Il est question de scruter les subventions accordées dans le cadre de la politique agricole commune (PAC) de l’UE. Pékin souligne que l’enquête devrait être conclue dans un délai d’un an, mais pourrait éventuellement être prolongée de six mois. Il s’agit de la troisième enquête lancée par la Chine cette année.  

La première, lancée en janvier, vise à identifier une infraction supposée à la concurrence des eaux-de-vie de vin, comme le cognac, importées de l’UE et en particulier de France. Six mois plus tard, une deuxième enquête était lancée et ciblait les importations de porcs et de produits porcins en provenance du Vieux continent. Les voitures européennes à grosses cylindrées pourraient également connaître le même sort.  

Les droits de douanes sur les voitures électriques importées de Chine s’appliqueront d’ici fin octobre. Encore faut-il que l’UE reçoive l’aval des 27. Si la France ou encore l’Espagne semblent favorables à cette mesure, l’Allemagne, dont la relation économique et commerciale avec Pékin est étroite, la Suède et la Hongrie sont réticents.  

Mardi, le ministère chinois du Commerce s’est ‘opposé vigoureusement’ à ces taxes. Il reste à voir si la riposte de Pékin traduit une volonté d’escalade douanière ou la préparation d’atouts pour négocier un accord. 

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