Syrie : contre-attaque désespérée des rebelles à Alep pour tenter de briser le siège de la ville
Alep, ancienne capitale économique de la Syrie, est désormais en ruine. La ville est coupée en deux depuis l'été 2012: à l'Est, les quartiers sont aux mains de la rébellion contre Bachar al-Assad tandis qu'à l'Ouest, les troupes du régime de Damas tiennent ce qui reste des habitations en ruines.
L’objectif des forces loyalistes est de reprendre la partie Est de la ville, où vivent encore près de 300.000 habitants, tandis que les rebelles tentent de briser l'encerclement de la ville. Pour cela, les rebelles modérés et les djihadistes locaux ont lancé dimanche 31 juillet, une vaste contre-attaque au sud-est d'Alep. Des groupes islamistes, dont l'influent Ahrar al-Cham et des djihadistes, notamment l'ex-Front al-Nosra – rebaptisé Front Fateh al-Cham après avoir rompu ses liens avec al-Qaïda – ont annoncé qu'ils lançaient une bataille pour tenter d'ouvrir une nouvelle route d'approvisionnement au sud de la ville. La route du Castello, dernière voie d'accès aux quartiers insurgés a été prise par le régime à la mi-juillet.
Cette bataille sera "longue et difficile", a affirmé Rami Abdel Rahmane, directeur de l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Pour couvrir l'attaque des combattants djihadistes, soumis à d'intenses bombardement de la part de l'aviation russe et syrienne, les habitants des quartiers est de la ville brûlent des pneus en grande quantité, si bien que d'épais nuages noirs couvrent la ville, rendant moins efficaces les frappes aériennes.
Pour repousser l'offensive des rebelles, l’armée syrienne peut compter, pour sa part, sur l’appui de combattants iraniens, dont le nombre a été renforcé, et des hommes du Hezbollah libanais pour repousser l’offensive. Des milices syriennes inspirées du modèle de la milice chiite libanaise, comme le Liwa Al-Bakir, lui prêtent aussi main-forte dans les faubourgs sud d’Alep.
Moscou et Damas ont annoncé samedi 30 l'ouverture de "corridors humanitaires". Ils doivent permettre aux civils et aux rebelles prêts à déposer les armes de quitter une ville où la pénurie de nourriture guette et où il reste à peine 30 médecins pour 300.000 habitants. Des médias du régime syrien affirment que des dizaines de familles assiégées sont déjà sorties par un de ces couloirs.
L'opposition dénonce des mensonges et le cynisme du régime de Damas. "Ces corridors ne sont pas pour apporter de l'aide, mais pour faire sortir les gens", a pointé Bassma Kodmani, membre de la Coalition de l’opposition en exil auprès de la BBC. "Le message brutal envoyé aux notres, c'est: +partez ou mourez de faim+".
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