Syrie : la Turquie brandit la menace d'une intervention au sol avec ses alliés
Pour la Turquie, la situation syrienne est claire, elle doit intervenir au sol avec ses alliées. Il s'agit d'un préalable indispensable, selon Ankara, pour mettre fin à 5 années de guerre civile.
"La Turquie ne lancera pas sa propre opération terrestre de façon unilatérale", a affirmé ce mardi 16 février un responsable lors d'un point de presse à Istanbul. "Nous disons à nos partenaires de coalition qu'il faut une opération terrestre. Nous en discutons avec les alliés. S'il y a consensus, la Turquie en sera. Sans opération au sol, il est impossible d'en finir avec cette guerre", a-t-il poursuivi.
La Turquie a donc demandé à ses partenaires de coalition, dont les États-Unis et la France, de prendre part à une opération terrestre en Syrie, a déclaré un responsable turc. Il est désormais "impossible" de terminer la guerre sans une telle opération au sol, a estimé ce responsable.
La Turquie peut d'ores et déjà compter sur le soutien de l'Arabie saoudite, qui est à la tête d'une coalition de pays sunnites dirigée contre l'Etat islamique (et dont fait partie la Turquie) et qui a fait part de sa volonté de déployer des troupes au sol en Syrie. La monarchie va également déployer des avions de chasse sur la base militaire stratégique d'Incirlik, dans le sud de la Turquie, où se trouvent déjà des avions de la coalition conduite par les Américains.
Les deux pays sont clairement opposés au régime de Bachar al-Assad, une intervention en Syrie risquerait donc de provoquer la colère de l'Iran et de la Russie, principaux alliés du régime de Damas.
Depuis quatre jours, l'artillerie turque bombarde également les positions tenues à sa frontière avec la Syrie, aux alentours de la ville d'Azaz (province d'Alep), par les Unités de protection du peuple (YPG) kurdes, les milices du Parti de l'union démocratique (PYD). La Turquie considère les comme des "organisations terroristes", intimement liées au Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui mène depuis 1984 une rébellion sur son territoire.
Les Etats-Unis et la France, alliés et partenaires de la Turquie au sein de l'Otan mais également soutiens des Kurdes, comme le gouvernement syrien, ont condamné ces bombardements turcs.
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