Syrie : les Etats-Unis n'excluent pas de négocier avec Bachar el-Assad

Faut-il parler avec Bachar el-Assad? Le débat est relancé par la position américaine, ouverte à la reprise du dialogue avec le régime syrien. De son côté, si l'approche française reste ferme, des voix dissonantes se font entendre.

Alors que la guerre civile en Syrie vient d'entrer dans sa cinquième année, avec un bilan ayant déjà dépassé les 200.000 morts, sur la scène internationale les lignes commencent à bouger, face à un conflit qui s’enlise et qui ne semble pas se résoudre à court terme. Dimanche dernier, lors d’une interview diffusée sur la chaîne américaine CBS, le secrétaire d’Etat américain (l'équivalent du ministre des Affaires étrangères) John Kerry a laissé entendre le souhait de Washington de négocier avec le régime syrien pour dénouer le conflit. Une position plus conciliante qui tranche avec la fermeté qu'adoptait jusque-là la diplomatie américaine, à laquelle était aussi attachée la France.

Malgré l'évolution de la position américaine, la France en effet estime encore officiellement, concernant un règlement politique de la situation, que Bachar el-Assad "ne peut s'inscrire dans un tel cadre".

Mais la position de fermeté française est contestée sur le plan intérieur. Ces dernières semaines ont vu plusieurs personnalités politiques de premier plan assumer une position de "main tendue". En février dernier, quatre parlementaires, représentant plusieurs tendances du spectre politique (UMP, UDI et PS) s’étaient rendus à Damas pour y rencontrer le dirigeant syrien. Parmi d'autres, l’ex-ministre de la Justice Rachida Dati, aujourd’hui députée européenne (et maire du 7^e arrondissement de Paris), a estimé récemment que "dans cette situation, la seule issue pour une résolution politique de ce conflit barbare n'est-elle pas de rétablir le contact avec le régime d'Assad? Oui, peut-être... Il faut y réfléchir ".