Un avion de chasse russe intercepté dans l'espace aérien turc
Voilà qui risque de ne pas améliorer les relations déjà très tendues entre la Russie et la Turquie. En effet, des chasseurs F-16 turcs ont intercepté samedi 3 un avion de combat russe qui violait leur espace aérien à la frontière syrienne et l'ont contraint à rebrousser chemin, a annoncé par un communiqué ce lundi le ministère turc des Affaires étrangères.
Le régime d'Ankara a immédiatement convoqué l'ambassadeur russe en Turquie pour que ce dernier s'explique sur cette intrusion. Les autorités turques lui ont fait part de leur "violente protestation", demandant à la Russie "d’éviter une répétition de cet incident" et fait savoir que le cas échéant, "la Fédération de Russie serait considérée responsable de tout événement non voulu" qui pourrait avoir lieu. Une menace à peine voilée.
Le ministre turc des Affaires étrangères Feridun Sinirlioglu a appelé au téléphone son homologue russe Sergueï Lavrov et lui a transmis ce même point de vue, a précisé le document.
Le régime islamo-conservateur turc s'oppose à l'intervention de la Russie dans la guerre en Syrie aux côtés du régime de Bachar al-Assad. En effet, Ankara réclame le départ du dictateur syrien. La campagne de frappes que la Russie mène en Syrie est "inacceptable", a déclaré dimanche 4 le président turc Recep Tayyip Erdogan, estimant que Moscou commettait "une grave erreur".
La Russie entretient également de bonnes relations avec les Kurdes syriens du PYD qui sont soutenus financièrement et militairement par le Parti des travailleurs kurdes (PKK, parti séparatiste kurde en Turquie) contre qui les autorités turques mènent une violente campagne militaire et policière.
Interrogé sur le conflit syrien, Laurent Fabius a déclaré sur Europe 1 ce lundi matin "qu’il y a des risques de confrontation mondiale". "Quand vous voyez que ce conflit qui était une guerre civile devient une guerre régionale avec implication de puissances internationales, les risques sont graves. Et le risque le plus effrayant, c’est le risque que le conflit soit totalement religieux […] avec d’un côté les populations sunnites et leurs alliés, de l’autre les populations chiites et leurs alliés. C’est une conflagration qui risque d’être extrêmement dangereuse. Nous, la France, nous recherchons la paix et la sécurité", a développé le ministre des Affaires étrangères.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.