Une nouvelle secousse sismique de magnitude 6,3 ébranle l'Afghanistan
MONDE - Le week-end dernier, une vingtaine de villages ont été dévastés. Il s'agissait du troisième tremblement de terre le plus meurtrier en Afghanistan depuis 1998 et du plus grave depuis la prise de pouvoir des Talibans à la mi-août 2021. À peine quatre jours après cette tragédie qui a coûté la vie à plus de 2 000 personnes, de nouvelles secousses ont eu lieu mercredi 11 octobre à l'ouest du pays.
La province de Herat, déjà gravement touchée par une série de séismes samedi 7 octobre, a été de nouveau frappée mercredi 11 octobre 2023. Le bilan s'alourdit, atteignant désormais 2 400 décès et plus de 2 000 blessés, selon les autorités talibanes. Le séisme, d'une magnitude de 6,3, a secoué la région à 5 h 10, heure locale (2 h 40, heure de Paris. Depuis, la région a subi plusieurs répliques au cours des premières heures de la matinée.
Les équipes d'intervention d'urgence, déjà mobilisées sur le terrain en raison des ravages du premier séisme, ont été réaffectées pour lancer immédiatement les opérations de secours. "Des équipes médicales mobiles et responsables ont travaillé ensemble et ont transféré plusieurs blessés à l'hôpital", a déclaré le bureau du gouverneur d'Herat dans un communiqué.
Au moment où les secousses ont secoué la ville d'Herat, les résidents ont réagi promptement en quittant précipitamment leurs maisons pour se rassembler dans les rues, se rappelant le séisme de samedi qui avait pris au dépourvu de nombreuses femmes et enfants confinés à l'intérieur. Dans les villages, bon nombre d'habitants avaient déjà passé le week-end à dormir à la belle étoile ou dans des tentes, anticipant la menace constante des secousses sismiques.
Un territoire fréquemment secoué par des séismes.
Au moins 150 personnes ont été blessées lors de ce second tremblement de terre, et les autorités provinciales ont signalé la destruction de plusieurs centaines de maisons. De nombreux Afghans entament l'automne sans abri, confrontés à une situation précaire.
En raison de sa position dans une région tectoniquement active, l'Afghanistan est fréquemment touché par des tremblements de terre. Toutefois, les secousses de ce week-end représentent l'une des pires catastrophes qu'ait connues le pays au cours des dernières décennies. Près d'une vingtaine de villages ont été presque entièrement dévastés.
La pauvreté qui sévit depuis longtemps en Afghanistan complique considérablement les opérations de secours. Les infrastructures, déjà affaiblies après des décennies de conflits, et la réduction de l'aide étrangère qui soutenait le système de santé afghan depuis la prise de pouvoir par les Talibans, sont aujourd'hui plus vulnérables que jamais.
Accès limité aux abris, à l'eau et à la nourriture.
Une partie de la communauté internationale s'est déjà mobilisée. Les Nations unies ont annoncé une aide de 5 millions de dollars et l'Union européenne a déclaré qu'elle débourserait 2,5 millions d'euros pour financer l'aide humanitaire. Le Pakistan, l'Iran, la Turquie et la Chine ont également promis de la nourriture, des couvertures, des médicaments, des tentes et des fonds.
Les survivants peinent à trouver de l'eau potable et de la nourriture, tandis que le manque d'abris aggrave la situation des personnes affectées par les tremblements de terre. Les prix des tentes atteignent des sommets, et dans les parcs et sur les trottoirs de la ville, l'ombre se fait rare.
Ce séisme s'ajoute aux épreuves d'une population déjà accablée par une crise humanitaire profonde qui dure depuis des années.
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