Viols d'enfants en Centrafrique : l'Onu se défend d'avoir cherché à étouffer l'affaire
Alors que quatorze militaires français sont mis en cause sur de possibles abus sexuels sur des enfants lors de l'opération Sangaris en Centrafrique et dont seule une petite minorité d'entre eux a été identifiée par le parquet de Paris, l'ONU s'est défendu des accusations portées à son encore. En effet, selon plusieurs ONG, les Nations unies auraient cherché à étouffer l'affaire.
"Toute insinuation affirmant que Zeid Ra'ad al-Hussein (actuel Haut-Commissaire aux droits de l'Homme, NDLr) aurait essayé de couvrir des abus sexuels sur des enfants est franchement offensante", a déclaré ce vendredi aux médias à Genève son porte-parole, Rupert Colville. Et d'ajouter: "il devrait y avoir zéro tolérance à l'égard des forces de maintien de la paix ou de toute autre personne dans le domaine des abus sexuels, des viols et des violences".
Si les autorités françaises ont bien sûr condamné les comportements de ses soldats, l'affaire a eu bien du mal à être révélée. Une enquête de l'ONU sur ces viols avait débuté au printemps 2014. Elle a été transmise aux autorités française en juillet 2014, mais d'une manière assez surprenante. Selon The Guardian, c'est un employé de l'ONU, Anders Kompass, qui aurait remis ce rapport à la France devant l'incapacité de l'ONU à régler le problème. Une décision contraire au protocole qui lui a valu d'être suspendu le 17 avril dernier.
C'est suite à l'intervention d'une ONG que l'affaire a fuité dans la presse. C'est Paula Donovan de Aids free world, organisation qui lutte contre les abus sexuels lors des opérations de maintien de la paix, qui a transmis l'information au Guardian.
Les faits auraient été commis sur une dizaine d'enfants entre décembre 2013 et juin 2014 dans le camp de réfugiés de l'aéroport de M'Poko, à Bangui, qui accueille des personnes déplacées. Des soldats français auraient obtenud des faveurs sexuelles en échange d'argent et de nourriture. Une enquête préliminaire a été ouverte en juillet 2014 en France. Trois soldats tchadiens et deux de Guinée-équatoriale se seraient livrés à de tels actes.
"Si certains militaires se sont mal comportés, je serai implacable", a réagi pour sa part, jeudi 29 avril, le président François Hollande, alors que le ministère de la Défense et l'armée, sur la défensive, ont multiplié les déclarations assurant ne rien cacher.
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