La revue d’actu de France-Soir : semaine du 19 juin 2023
La revue d’actu de France-Soir est une revue de presse hebdomadaire articulée autour de l’actualité politique, économique et médiatique, tant française qu’internationale. Sans pour autant chercher à les ignorer, cette rubrique n’a pas vocation à s’attarder sur les sujets les plus discutés de la semaine. Elle s’attache plutôt à revenir – avec un regard gentiment acerbe – sur des nouvelles parfois passées inaperçues au milieu de l’intense flux d’informations hebdomadaires.
Au programme de la "RDA" de France-Soir cette semaine : SNU, démocratie illibérale, rallonge financière pour l’UE, coupes budgétaires pour les citoyens, Liban, Yaël Braun-Pivet, Dominique de Villepin, Olivier Faure, Bruno Le Maire, Marc-Olivier Fogiel et Brigitte Macron, mais aussi des baleines et des poulets... ou encore Mark Zuckerberg et Elon Musk, alias les Kaaris et Booba de la Tech !
Un programme chargé pour cette quatrième RDA !
FRANCE
Une fois n’est pas coutume, Élisabeth Borne a annoncé, mardi, une bonne nouvelle !
Selon l’AFP, la Première ministre souhaite « mettre en place un pass pour utiliser le train pendant un mois, gratuitement, pour tous les jeunes de 18 à 20 ans ». Une seule condition sera exigée pour pouvoir en bénéficier : s’engager « dans le SNU, dans un service civique [ou] dans un contrat d’engagement jeune ».
Autant dire qu’il s’agit là d’une chouette initiative pour inciter la jeunesse à s’inscrire au service national universel… d’autant que les retours des ados sur ce stage de cohésion sont souvent dithyrambiques. Outre la plainte déposée, fin avril, contre un encadrant du SNU pour agression sexuelle sur une jeune fille de 16 ans, La Nouvelle République révélait, à peine deux jours avant les déclarations d’Élisabeth Borne, que lors d’une cérémonie du SNU en Indre-et-Loire, « cent huit adolescents [avaient] fait étape par Manthelan pour un moment de recueillement face à la stèle de quatre hommes fusillés par les Allemands le 20 août 1944 ».
Le hic, c'est que « sous le soleil et près de 30 degrés, les organismes ont lâché après une heure passée debout, conduisant une vingtaine de véhicules de pompiers à devoir intervenir sur place ».
Le même jour, Corse-Matin nous apprenait qu’un autre « stage du SNU [avait également] tourné au vinaigre dans un camping d'Algajola », dans le nord de l’île de Beauté. Le journal aurait ainsi eu vent « [d’]agressions, [de] vols et [de] menaces de mort » subis par des jeunes présents sur place. De son côté, une participante aurait confié à Corse-Matin que ce stage « était violent (…) [sans] aucun respect des règles de la part de certains stagiaires qui ont multiplié les incidents et faisaient même circuler de la drogue dans le camp. Les gendarmes ont dû intervenir quasiment tous les jours en raison des tensions ».
En définitive, l’avantage d’envoyer ses gosses au SNU, c’est de s'assurer de les retrouver délestés de quelques kilos… mais aussi de quelques affaires… voire de quelques dents… quand ce n’est pas de leur innocence.
En bref, un bon stage pour appréhender le monde de demain… tel que le construit la macronie.
Dans un autre registre, ce même mardi, Yaël Braun-Pivet (Renaissance) twittait : « Il y a 234 ans, un serment historique a scellé la naissance de la démocratie ».
Dans une vidéo publiée en accompagnement de ce tweet, la présidente de l'Assemblée nationale se mettait en scène devant le « Procès-Verbal des Séances des Députés des Communes ». Pour celle qui a récemment empêché le débat parlementaire autour de l’abrogation de la réforme des retraites, ce document historique « est très émouvant et vous oblige. Quand vous êtes présidente de l'Assemblée nationale et que vous voyez que vous êtes la successeure, comme les parlementaires, de ceux qui ont fondé l'Assemblée nationale, de ceux qui ont eu ce courage et cette détermination, cela fait peser sur vous beaucoup de responsabilités ».
À n’en pas douter ! Déconstruire en à peine sept ans un régime politique vieux de 234 années doit vraisemblablement demander pas mal de « détermination »… et engage assurément sa « responsabilité ».
Mercredi, sur France-Inter, Dominique de Villepin était, lui, très remonté contre Les Républicains qu’il accusait de ne pas être suffisamment conscients de l’état institutionnel dans lequel se trouve actuellement la France. Au milieu des griefs exprimés, l’ancien lieutenant de Jacques Chirac notait que les LR ont clairement « une faiblesse de conviction sur l’importance de l’État de droit ».
Plus inquiétant encore, l’ancien Premier ministre considérait que, « mine de rien, nous sommes en train d’évoluer de la démocratie libérale à la démocratie illibérale, comme celle pratiquée par quelqu’un comme Viktor Orban ». Selon Dominique de Villepin, il n'y a plus de doute à avoir, « les digues sont en train de sauter. (…) Un certain nombre de dirigeants politiques ont le sentiment, y compris à droite, qu’il n’y a pas d’autres solutions que de monter encore d’un cran, quitte à – carrément – passer du côté des extrêmes ».
Deux jours plus tard, vendredi, Olivier Faure (PS) estimait que certaines de ces digues avaient déjà sauté. Sur le plateau des 4 vérités de France 2, le premier secrétaire du Parti socialiste observait que « nous sommes aujourd’hui dans une dérive, qui est une dérive illibérale, avec un président de la République qui l’a montré à travers le débat sur les retraites, qui a méprisé le monde syndical, qui a méprisé les Français, qui a méprisé le Parlement ».
À la lecture de ces deux témoignages, une question reste en suspens : qu’est-ce concrètement qu'une « démocratie illibérale » ?
À l’origine, dans les années 90, cette expression caractérisait la situation politique dans laquelle se trouvait les pays de l’Est de l’Europe après l’éclatement de l’URSS. À cette époque, ces pays, qui venaient de quitter le joug soviétique, aspiraient de plus en plus à devenir des démocraties libérales… sans toutefois encore y parvenir. Ils se situaient alors dans une sorte d’entre-deux politique, à cheval entre un régime autoritaire et un régime démocratique.
Or, aujourd’hui, si la démocratie libérale française est, à son tour, en passe de devenir – aux dires de ses propres pointures politiques – une démocratie illibérale, c’est-à-dire qu’elle serait en train de pénétrer dans un entre-deux politique, à cheval entre deux régimes, il devient dès lors pertinent de se demander vers quel modèle la France ambitionne-t-elle de glisser, ensuite, après cette étape intermédiaire ?
Barbara Stiegler a un avis tranché sur la question. Vendredi, dans un tweet, la spécialiste de philosophie politique revenait sur l’entretien qu’elle avait accordé le samedi précédent à L’Humanité. La philosophe estimait y avoir « dit une bêtise. Non, la macronie ne "menace pas notre démocratie", [en réalité] elle révèle le basculement de tout un pays dans des pratiques fascistes. Il faut arrêter d'euphémiser le réel ».
Quelques heures plus tard, France-soir publiait un reportage sur Anticor, l’association de lutte contre la corruption dont l’agrément venait juste d’être retiré par le tribunal administratif. Jusque là, ce précieux sésame permettait à Anticor d’engager des procédures devant les tribunaux ou de se porter partie civile dans des affaires judiciaires.
Selon Élise van Beneden, la présidente de l’association, « cet agrément est une arme citoyenne contre la corruption, dont le coût est estimé en France par an à 120 milliards d'euros ». Ainsi, « l'annulation de l'agrément » va, selon elle, surtout avoir pour incidence de « protège[r] les bons revenus et trahi[r] les citoyens ». Élise van Beneden ne comprend pas la nature de cette décision : « [elle] va à l'encontre de tout ce en quoi nous croyons. En nous privant de notre agrément, [le tribunal administratif] nous retire l'arme la plus puissante dont nous disposions pour protéger la démocratie, l'égalité dans la loi et exiger l'exemplarité de nos dirigeants politiques ».
En effet, tel qu’évoqué dans la précédente RDA, à terme, cette perte d’agrément devrait fragiliser « toutes les affaires politico-financières engagées par Anticor après avril 2021 », comme, par exemple, celle du « secrétaire général de l’Élysée, Alexis Kohler, mis en examen pour “prise illégale d’intérêts” au sujet de ses liens avec l’armateur italo-suisse MSC ».
Quitte à vider son sac jusqu’au bout, Élise van Beneden tenait à rappeler « que la France est la seule démocratie où pour lutter contre la corruption, il faut demander l'autorisation de le faire ». Moralité, pour la présidente d’Anticor, « si pour obtenir un agrément pour lutter contre la corruption, il ne faut rien faire pour déplaire au gouvernement... alors [dans ce cas] il faut retirer au gouvernement le pouvoir d'octroyer cet agrément ».
Entre renforcer les contre-pouvoirs et chercher à s’en « octroyer » de nouveaux, la position de l’exécutif français semble avoir déjà été actée depuis longtemps.
MONDE
Mercredi, France Info annonçait que Jean-Yves Le Drian, le nouvel « envoyé personnel » du président de la République, était en visite au Liban. La chaîne du service public en a donc profité pour interroger Nina, une libanaise de 82 ans habitante de Beyrouth. Selon l’octogénaire, au pays du cèdre, « Macron, on l'aime plus, on l'aimait, mais on ne l'aime plus ! ». Pourtant, France Info se souvient « [qu’]il y a trois ans, Emmanuel Macron a[vait] été acclamé par la foule lorsqu'il s'[était] rendu dans la capitale du Liban, après l’explosion du port ». Nina s’en souvient aussi : « On s'est dit : “Oh, mais voilà notre sauveur”, tout le monde a couru vers lui ». Depuis, Nina « estime que l'État français cherche seulement ses "intérêts" et "se fout du Liban et des Libanais" ».
À titre d’exemple, la Beyrouthine expliquait à France Info ne pas avoir franchement apprécié que « Sleiman Frangié, [le] candidat à l’élection présidentielle libanaise soutenu par le Hezbollah [et] par l’Iran, [soit également le candidat appuyé] par l’Élysée ».
Dis moi où sont mes intérêts, je te dirai pour qui voter.
Vendredi, deux jours après la visite de Jean-Yves Le Drian, le compte Telegram Anonyme Citoyen publiait une vidéo montrant des Libanais en train de… saccager une banque. Selon Anonyme Citoyen, les émeutiers exigeaient de récupérer « leur argent bloqué depuis le début de la crise [et la venue de Macron] en 2019. La monnaie [ayant] perdu 98 % de sa valeur [et] le taux d’inflation annuel dépass[ant] les 260 % ».
En un mot, le peuple libanais croule sous les dettes et peine à se nourrir malgré la visite de ses « sauveurs ».
Cette semaine Ouest-France choisissait de s’intéresser aux goûts gastronomiques de deux pays étrangers. D’abord mardi, le quotidien annonçait que l’Islande venait de « suspendre la chasse à la baleine jusqu’à fin août, au nom du bien-être animal [ce qui] laisse entendre que cette pratique controversée touche à sa fin ». Le quotidien précisait que, de nos jours, « 51 % des Islandais y sont opposés, contre 42 % il y a quatre ans ».
Le lendemain, mercredi, le journal changeait de menu et s’attardait, cette fois, sur « le ministère américain de l’Agriculture [qui a] autorisé la commercialisation de poulet cultivé en laboratoire ».
Une nouvelle forme d’élevage expliquée plus en détail par Ouest-France : « la fabrication de viande artificielle de poulet consiste à mettre en culture des cellules extraites d’un animal ou d’oeufs de poule fertilisés dans des bioréacteurs et de les nourrir avec des nutriments similaires à ceux ingurgités par les animaux réels : protéines, graisses, sucre, minéraux et vitamines. Grâce à ces nutriments, les cellules se développent comme elles le feraient dans le corps de l’animal et deviennent tissu musculaire et graisses. Le produit obtenu est ensuite “récolté” des cuves et moulé dans certaines formes définies, comme celle d’un filet de poulet ».
On s’en délecte d’avance !
ÉCONOMIE
Lundi, France Info relayait les propos de Bruno Le Maire qui dressait une « liste de certaines dépenses "inefficaces" qu'il entend rogner jusqu'à la fin du quinquennat pour atteindre son objectif de réduction de la dette et du déficit ». Oublié le « quoi qu’il en coûte », le ministre de l’Économie s’est mis en tête de réaliser « au moins 10 milliards d'économies » en ciblant, par exemple, « les "dérives" liées à la forte augmentation du nombre d'arrêts maladie prescrits » ou encore les « dépenses de médicaments », dont « la gratuité ou la quasi-gratuité peuvent conduire à déresponsabiliser le patient ».
Également dans le collimateur du ministre, « chaque médecin généraliste [qui] prescrit en moyenne l'équivalent de 730 000 euros par an, c'est-à-dire 450 euros par patient ».
En d’autres termes, pour continuer à taper dans les caisses publiques, le gouvernement a cette fois décidé de réduire l’offre de santé proposée aux Français.
Pourtant, quelques heures plus tard, toujours sur France Info, Agnès Giannotti, la présidente du syndicat de médecins MG France, concédait volontiers que « des dérives sur les indemnités journalières, il y en a, mais très peu chez les médecins traitants, 1 à 2% », pas plus… alors que, d’après elle, il y en a « beaucoup sur les plateformes de téléconsultation ».
Or, « qui a dérégulé ? », demande la présidente du syndicat, « C'est l’État ! [Et,] qui a mis les plateformes en accès direct sur 'mon espace santé' ? C'est [encore] l’État ».
Dans la continuité, Agnès Giannotti rappelait que « le prix des médicaments est fixé entre l’État et les industries du médicament. [Les médecins généralistes ne sont donc] pas dans l'histoire [puisque} les médicaments de confort ont été déremboursés ». Toujours selon la présidente du syndicat des médecins généralistes, « ce qui fait flamber les dépenses ce n'est pas ça, ce sont les maladies chroniques et le vieillissement de la population. Mais on a des politiques qui ont été incapables d'anticiper aussi bien les besoins de soins de la population, que les besoins de personnels soignants. Là, on est dans le mur parce qu'ils ont voté un financement de la Sécurité sociale qui n'est pas à hauteur de l'inflation et qui ne prend pas en compte l'augmentation des besoins. Donc, les besoins ne sont pas couverts ».
Il peut parfois être difficile d’anticiper les besoins de sa population… surtout quand ceux-ci divergent avec les siens.
En parallèle, toujours ce même lundi, Le Monde révélait que le « rapport annuel du Conseil d’orientation des retraites (COR) » concluait finalement que « contrairement à ce qu’avait pronostiqué le gouvernement », « le système [des retraites] resterait déficitaire en 2030, malgré la réforme ».
Deux jours plus tard, mercredi, RMC recevait l’économiste Mickaël Zemmour qui observait que « lorsque le gouvernement a présenté les comptes de la réforme des retraites, il a compté deux fois certaines recettes. ». Résultat : « trois ou quatre milliards » vont manquer par rapport aux projections, soit « une erreur relativement modeste en termes de montant (…) [même si, selon l’économiste,] du point de vue de la présentation de la réforme, c’est une faute ».
Bientôt la retraite à 67 ans en raison des erreurs de calcul du gouvernement ?
De son côté, Libération revenait, lundi, sur « l’indécente augmentation de salaire des fonctionnaires de l’UE » qui selon Jean Quatremer, le correspondant européen du quotidien, sont « déjà extrêmement élevés ». Libé précise que « les émoluments des eurocrates ont été revalorisés pour tenir compte de l’inflation, un mécanisme qu’ils ont refusé d’appliquer pour les citoyens lambda ». À titre d’exemple, le quotidien remarquait que « le salaire d’Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission, va passer de 29 205 euros nets à 33 000 euros fin 2023, soit 3 800 euros de plus chaque mois, [soit] trois fois le montant du smic ».
Les choses étant bien faites, dès le lendemain, Le Figaro nous apprenait que « la Commission européenne [avait encore] frappé fort ce mardi, en proposant une augmentation substantielle du budget communautaire pour les quatre prochaines années, à l'occasion de la révision à mi-parcours du cadre financier pluriannuel de 2021-2027 ». Le coût de la « rallonge » réclamée par Ursula ? Une broutille, à peine 66 milliards d’euros. Pour quelles raisons ? Tout simplement à cause de « la conjoncture économique et politique difficile que traverse l'UE, entre inflation galopante, hausse significative des taux d'intérêt et nécessité de soutenir financièrement l'Ukraine ».
In fine, avec cette crise économique permanente depuis 2020, les temps sont manifestement durs pour tout le monde… y compris pour ceux qui ont largement contribué à l’entretenir.
Le lendemain, mercredi, Le Canard Enchaîné annonçait que le Parlement européen n’était pas en reste puisqu’il venait « de créer une taxe sur le CO2 émis par les particuliers. Appliquée au carburant, au gaz et au fuel, elle entrera en vigueur en 2027 ».
Au final, s’il fallait résumer l’actualité économique de la semaine, il est aisé de constater que :
D’un côté, les eurocrates ont reçu des augmentations de salaires et des rallonges de 66 milliards d'euros pour lutter contre l’inflation.
Et, de l’autre, les citoyens doivent composer avec : la fin du « quoiqu’il en coûte », le non remboursement de nouveaux médicaments, la réduction probable du droit à l’arrêt maladie et l’instauration de nouvelles taxes. Le tout, sans aucune hausse de salaires malgré l’inflation.
Force est de constater qu’en matière de démocratie illibérale, l’UE n’a rien à envier à la France.
MÉDIAS
Mardi, Off investigation publiait une enquête intitulée : « Fogiel, un autocrate à BFMTV ». Le site d’investigation révélait que « des voix s’élèvent au sein de BFMTV pour réclamer une organisation du travail moins autoritaire, moins misogyne, et plus collaborative ». Marc-Olivier Fogiel serait notamment accusé par ses employés de « centraliser le pouvoir de façon inédite, un peu à la manière de Vincent Bolloré », mais aussi de « placer ses pions partout » en provoquant au sein de la chaîne d’info un « phénomène de cour ».
Deux jours plus tard, jeudi, Off Investigation jugeait « [qu’]en nommant Marc-Olivier Fogiel directeur général, en 2019, Patrick Drahi cherchait [surtout] à envoyer un signal positif à Emmanuel Macron ». Le média d’investigation notait, par exemple, que « fin 2022, la mise en examen d’Alexis Kohler a mis plusieurs heures à être évoquée en plateau ».
Les employés de la chaîne d’info en ont visiblement gros sur la patate. Selon Off Investigation, à BFMTV, ils seraient plusieurs à estimer « [qu’]aucun esprit critique n’est toléré, surtout quand il s’agit de Macron ». Selon ces mêmes employés, « des proches de Fogiel comme Gérald Darmanin, Michèle Marchand, PPDA ou Cyril Hanouna semblent intouchables » ; « les chargés de com de l’Élysée sont constamment au téléphone » ou encore « Brigitte [Macron], Fogiel l’a souvent au téléphone, mais jamais en plateau ! ».
Pas d’inquiétude du côté de Marc-Olivier Fogiel… puisque la semaine dernière, alors qu’il était l’invité de Buzz TV, l’émission du Figaro, il jurait avoir « appris à être schizophrène ! » et admettait que s’il connaissait en effet bien « Brigitte Macron depuis longtemps (…) ça n'empêche pas BFMTV d'être critique avec l'exécutif quand il le faut. Il ne faut pas tout mélanger ».
Une démonstration absolument implacable de la part du Docteur Fogiel… et de Mister Marco.
Le coup final, c’est encore ceux qui vivent les évènements de l’intérieur qui le portent le mieux. En ce sens, vendredi, Off investigation publiait un dernier florilège de déclarations fracassantes du personnel de BFM. Selon l’une des journalistes de la chaîne, « quand tu bosses pour BFMTV, tout le monde t’insultes, te dit que c’est de la merde »… à un tel point que même « [s]es collègues [lui] disent souvent [que] “les gens ont raison” ».
Du rififi dans l’air à Radio-Paris ?
DIVERS
Comme si l’actualité n’était déjà pas assez lunaire cette semaine, CNews nous apprenait, mercredi, que « Mark Zuckerberg [avait] accepté d'affronter Elon Musk sur un ring ». Et pas sur n’importe lequel puisque ce sera dans l’Octogone de Las Vegas, habitué aux violents combats de MMA. CNews nous fait remarquer « [qu’]Elon Musk possède un avantage de corpulence physique sur Mark Zuckerberg » et ajoute que le propriétaire de Twitter « s’est souvent vanté d’avoir participé à des “combats de rues ultra-violents” durant ses jeunes années en Afrique du Sud. De son côté, Mark Zuckerberg a récemment expliqué à l'animateur Joe Rogan s’être mis aux arts martiaux pendant la pandémie, notamment pour le côté “bestial” de ce sport qui lui donne de l'énergie et l'aide à affronter les difficultés au travail ».
La Société du spectacle dans toute sa splendeur.
Vendredi, RFI rapportait que Shaka Ponk s’apprêtait à sortir son « dernier disque », avant de se lancer dans une « tournée d’adieux sur fond de colère ». Selon la radio internationale, dans ce nouvel opus du groupe de rock, « c’est un vent de révolte qui souffle sur des chansons qui semblent se faire l’écho des mouvements de contestation récents (Gilets jaunes, réforme des retraites...) et des violences policières qui les ont entourés ». RFI nous apprenait par ailleurs que « le groupe a bien du mal à [se] remettre [au boulot], après une traversée du Covid qu’il a pour ainsi dire mal vécu ».
La station de radio attirait également notre attention sur « Tout le monde danse » l’un des nouveaux morceaux du groupe… aux paroles équivoques : « Je danse pas quand on me dicte tout et son contraire /J’danse pas quand ces gens-là claquent des doigts / Les aiguilles de fer dans des clés de bras, j’danse pas /Je danse pas pour le beat qui s’agite dans le ministère Big Pharma, j’danse pas ».
Rien à ajouter.
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Wolf Wagner, journaliste indépendant pour France-Soir
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