Perquisition à l’IHU-Méditerranée : l’étude qui confirme l’efficacité de l’hydroxychloroquine n'est pas concernée

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France-Soir
Publié le 01 juin 2023 - 11:45
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Retailleau Braun
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LUDOVIC MARIN / AFP
Le ministre de la Santé Braun et la ministre de la Recherche Retailleau (le 10/11/2022, à Paris), particulièrement véhéments à l'encontre du Pr Didier Raoult.
LUDOVIC MARIN / AFP

MÉDIAS/POLÉMIQUE - Selon un communiqué de presse du parquet de Marseille, une perquisition a été menée ce mercredi 31 mai au sein des locaux de l'Institut Hospitalo-Universitaire Méditerranée (IHU). Celle-ci fait suite à une information judiciaire ouverte en juillet 2022, consécutive à une inspection de l'IGAS (Inspection générale des affaires sociales).  

Au centre de la procédure, la déclaration d'une RIPH (Recherche interventionnelle impliquant une personne humaine), qui n'aurait pas été justifiée, menée sans l'avis du comité de protection des personnes et l'autorisation de l'ANSM (Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé). Le communiqué du parquet ne précise pas la nature de cette RIPH.

En revanche, "Cette information judiciaire n'englobe pas les faits relatifs à la prise en charge thérapeutique de la tuberculose et de la Covid-19", précise sans équivoque le parquet. Par conséquent, l'étude rétrospective réalisée sur plus de 30 000 patients de l'IHU, qui démontre l'efficacité de l'hydroxychloroquine (HCQ) pour diminuer la mortalité de la Covid, n'est aucunement concernée.

Fausses informations 

Cette précision n'a pas empêché plusieurs médias de faire un lien, voire d'expliquer cette perquisition par la tenue de prétendus "essais sauvages".  

Cette accusation a été portée il y a quatre jours dans une tribune cosignée par plusieurs sociétés savantes, dont la SFPT (Société Française de Pharmacologie et de Thérapeutique) qui a notoirement appuyé sans réserve la vaccination anti Covid-19, toujours en cours d’expérimentation et imposée à une grande partie de la population par le truchement du pass sanitaire. 

Abondamment relayées par plusieurs titres de la presse mainstream, les diverses accusations de cette tribune ont été utilisées, de façon trompeuse, pour expliquer la perquisition menée à l’IHU-Méditerranée. 

Dès le début d'après-midi, une première dépêche AFP (31/05, 14h20) annonce son déroulement et évoque un lien entre les conditions de l’étude sur l'HCQ et la perquisition. Une deuxième dépêche AFP (17h28) corrige ensuite le tir, sans revenir sur une vision manifestement “à charge” du travail scientifique de l’IHU et son ancien directeur, le Pr Raoult : 

“Le Pr Raoult, qui avait acquis la célébrité médiatique en tenant des positions, aujourd'hui discréditées, sur le Covid-19, notamment l'efficacité supposée de traitements comme l'hydroxychloroquine, a publié en mars un pre-print, c'est-à-dire une version non relue par des pairs, de son étude sur plus de 30 000 patients Covid.” 

Enièmes attaques ad hominem contre Didier Raoult

Le Pr Raoult a maintenu des "positions sur le Covid-19" qui ont pu être factuellement vérifiées, souvent exprimées avant ses confrères, comme la possibilité de réaliser du testing à grande ampleur, l’existence de variants du Sars-Cov 2, l’utilité de l’oxymètre dans le dépistage de “l’hypoxie heureuse”, l'inefficacité du Remdesivir, ou encore l’efficacité d’un protocole de soin proposant un traitement précoce à base d’hydroxychloroquine contre le virus, etc.

La “célébrité médiatique” de Didier Raoult, considéré comme une sommité internationale en matière de microbiologie et d’infectiologie, grand prix de l'Inserm 2010, s’est affirmée au fil de sa carrière, à la suite des découvertes du professeur Marseillais, notamment dans le domaine des bactéries et des virus via un nombre important d’études publiées dans des revues scientifiques.

Quant aux données de l’étude des 30 000 patients Covid, constatées par huissier et sécurisées sur deux serveurs internationaux, leurs résultats sont scrutés par de nombreux chercheurs et spécialistes autour du monde, avec une évaluation en cours. 

L’information erronée ou suggérant de façon trompeuse un lien entre l’étude portant sur l’efficacité de l’HCQ et cette perquisition a été reprise par : 

  • LCI : 
  • BFMTV : 
  • Le Parisien, malgré une mise au point du journaliste Nicolas Berrod sur son compte personnel Twitter : 
  • Le JDD : 

Mercredi soir, vers 21h, un article de la cellule de fact checking de Libération précise tardivement l’absence de lien entre la perquisition et l'étude démontrant l'efficacité de l'hydroxychloroquine.

Jeudi matin, France Info continue pourtant de faire l’amalgame dans un article de présentation après l’invitation de la ministre de la Recherche Sylvie Retailleau. Cette dernière indique : “Il a été un grand scientifique”, mais a eu “des problématiques de management, de harcèlement moral”, en plus “de pratiques effectivement déviantes, non-correctes".  

La ministre reprend elle aussi diverses accusations, mélangeant les sujets, reprises dans les médias à l’encontre du professeur Raoult et fait référence à l’enquête de l’IGAS de 2022. 

Absence de faits "pénalement répréhensibles"

À son sujet, l’une des anciennes inspectrices, Hélène Strohl-Maffesoli, avait, au cours d'un entretien mené par André Bercoff sur Sud Radio, analysé en septembre 2022 : "On ne reproche pas grand-chose" à l’IHU et pointé du doigt l’absence de faits démontrés “pénalement répréhensibles”.

Elle rappelait par ailleurs que, si “le corps d'inspection de tout le secteur social fait des audits à la demande des ministres”, l'IGAS “doit être indépendante normalement dans ses méthodes”. En effet, l’IGAS ne peut saisir le parquet, cette décision finale est du ressort des ministres. 

À propos des résultats d’études, “C'est un rapport dans lequel il n'y a rien contre les résultats”, indiquait Hélène Strohl-Maffesoli. “Ou bien ces statistiques sont fausses, ou bien il faut en tenir compte parce que ce sont les meilleures.” 

Les statistiques et les résultats de l’étude des 30 000 patients montrent aujourd’hui clairement une mortalité diminuée face à la Covid par rapport à d’autres établissements de santé n’ayant pas souhaité soigner avec des traitements précoces, dont l’hydroxychloroquine. 

Une différence dans les résultats qui commence à poser question, tout comme la succession des procédures administratives et judiciaires, jusqu’à maintenant restées sans suite contre l’IHU-Méditerranée. 

Le ministre de la Santé menace des scientifiques

Interpellé par le sénateur Jomier (écologiste, apparenté PS), connu pour ses prises de position défendant le "tout-vaccin", le ministre de la Santé François Braun a affirmé que "la justice est en train de suivre son cours", entretenant lui aussi le flou entre l'épisode du rapport de l'IGAS, la dernière perquisition en date et l'étude portant sur les 30 000 patients.

Le ministre va jusqu'à menacer les scientifiques ayant co-signé l'étude : "Nous serons amenés à prendre, avec Sylvie Retailleau, toutes les mesures nécessaires envers l'ensemble des signataires", évoquant "une provocation" avec des malades "traités à en dehors de tout cadre d'expérimentation clinique et d'utilisation des médicaments puisque utilisés hors autorisation de mise sur le marché".

Les prescriptions hors AMM sont courantes, sous la responsabilité des médecins traitants. La prescription de l'hydroxychloroquine est autorisée hors AMM selon l'indication même de Jérôme Salomon, l'ancien directeur générale de la Santé, cité par Didier Raoult.

Informé en direct de la tenue de cette perquisition lors d’un entretien aux alentours de 13h (le 31/05) sur Sud Radio, le Pr Raoult, ancien président de l’IHU-Méditerranée a immédiatement indiqué qu’il ne pouvait y avoir de lien entre cette perquisition et l’étude à laquelle il a activement participé. Le communiqué du parquet de Marseille lui a donné raison.

 

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