Combien de morts du COVID dans le monde ? Personne ne le sait vraiment !
Combien de personnes sont décédées du coronavirus à travers le monde ? Personne ne peut apporter une réponse précise et justifiée. En France comme ailleurs dans le monde, le décompte macabre pose questions.
Partout dans le monde, des débats font rage entre les scientifiques et les dirigeants politiques, mais aussi entre ces gouvernants entre-eux pour répondre à une question en apparence simple : Combien de personnes décèdent du Coronavirus ?
Un décompte macabre difficile à expliquer et à optimiser
La grande majorité des pays ont adopté un système de comptage, qui leur est propre, et le plus souvent, les décès constatés à l’hôpital font partie du premier décompte. S’ensuivent alors, dans des délais variables, les ajustements issus des maisons de retraites et autres établissements médico-sociaux. Quant à la mortalité en ville, elle est souvent ignorée voire même maquée. C’est le dispositif et la méthodologie, choisie en France pour comptabiliser le nombre de décès.
A la fin du mois d’Avril, on comptabilisait officiellement 230.000 décès dans le monde. Une étude du New York Times mettait en évidence une mortalité supplémentaire de 40.000 personnes pour le seul mois de mars. Une autre initiative d’un réseau d’épidémiologistes, EuroMOMO, estimait pour sa part une mortalité supplémentaire de 70.000 individus pour le vieux continent entre le 16 mars et le 12 avril.
Mortalité invisible ou une manipulation politique ?
Tout est une question de méthodologie, décidée, le plus souvent, par les dirigeants. Aux Etats-Unis, des protestations se font entendre pour dénoncer une manipulation politique des chiffres de la mortalité. Et quand on interroge les spécialistes, ces derniers sont souvent gênés pour pouvoir apporter une réponse précise. Ainsi, répondant aux journalistes du Monde, le virologue belge Steven Van Gucht précisait que pour pouvoir disposer d’une connaissance plus réaliste de la situation, il faudrait doubler « voire plus le nombre de décès déjà recensés dans le monde. » Et ce n'est pas loin du demi-milliard de décès depuis le début de l’épidémie.
En Belgique, les autorités sanitaires ont décidé d’intégrer ces défunts invisibles, ceux qui s’éteignent en ville à leur domicile, très loin des dispositifs statistiques traditionnels. Si la méthode est contestée par certains, la Belgique fait partie des pays les plus touchés, statistiquement parlant, avec plus de 8.000 décès pour une population de 11.5 millions d’habitants.
Une méthodologie affinée et peaufinée dans un avenir proche
Pourtant, de nombreux experts soulignent que cette sous-estimation de la mortalité n’est pas due qu’à une tentative de manipulation ou à une méconnaissance. Lorsque l’Inde affiche à peine un millier de décès, c’est que les autorités sanitaires elles-mêmes ont énormément d mal à être plus précises dans un pays, où la majorité des décès intervient à l’hôpital.
D’autres problématiques existent aussi en France, où l’épidémie de coronavirus a suscité une désertion des services hospitaliers traditionnels. Et les patients souffrant de pathologies chroniques et/ou de pluri-pathologies aggravent alors leur état et consentent à cette perte de chance, issue du non-recours au service hospitalier. Ainsi, les données statistiques soulignent qu’entre le 1er mars et le 19 avril, 25514 personnes sont décédées à leur domicile contre 20.055 en 2019. Pourtant, il faudra attendre des mois et des études plus poussées pour pouvoir analyser plus en détail les causes de cette surmortalité.
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