Conflit chez Leroy-Merlin : un accord salarial trouvé entre direction et syndicats
La direction et l'intersyndicale de Leroy Merlin ont trouvé mardi soir un accord sur une revalorisation des salaires pour faire face à l'inflation, après 10 jours d'un mouvement social inédit.
"L'effort est fait" de la part de la direction s'est réjoui mardi soir, à l'issue d'une longue négociation, Jean-Marc Cicuto, délégué central CFTC de l'enseigne de bricolage, propriété de la famille Mulliez, qui possède aussi les enseignes Decathlon, Auchan, Boulanger ou encore Flunch.
Le syndicaliste a salué "la mobilisation des salariés" tout en regrettant qu'il ait "fallu passer par 10 jours de grève pour en arriver là".
Trois semaines après que l'intersyndicale CFDT-CFTC-CGT-FO eut refusé une augmentation salariale générale de 2%, avec un minimum de 40 euros, inférieure au taux d'inflation de 2,6% mesuré fin octobre par l'Insee en glissement annuel, la direction a proposé "une augmentation supplémentaire de 25 €, effective au 1er janvier, pour l'ensemble des salariés, employés et agents de maîtrise", a-t-elle exposé à l'AFP mardi soir.
"En 2022, nos 23.000 collaborateurs, employés et agents de maîtrise, bénéficieront ainsi d'une augmentation de salaire mensuelle de 65 €", qui, "sur 13 mois, représentera 845 €, soit +3,9 %", poursuit la direction, se disant "fière" d'être parvenue à un tel accord.
L'intersyndicale demandait une hausse d'au moins 80 euros, pointant le chiffre d'affaires "stratosphérique" de l'enseigne, qui s'est établi à 7,9 milliards d'euros en France en 2021.
A ces 65 euros s'ajoutera l'indemnité inflation, prime de 100 euros versée par l'Etat, qui sera doublée par Leroy-Merlin. Destinée aux Français touchant moins de 2.000 euros nets mensuels, elle devrait concerner environ 80% des salariés de Leroy-Merlin, selon M. Cicuto.
L'accord prévoit également un nouveau point mi-avril pour évaluer l'évolution de l'inflation et des dispositions pour limiter l'impact de la grève sur le pouvoir d'achat des salariés, par exemple via un étalement sur 12 mois des ponctions.
Au cours de ce mouvement social inédit chez Leroy Merlin, les accès à des entrepôts nationaux de l'enseigne ont été filtrés et des débrayages organisés dans des magasins.
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