Coronavirus : un complément d’aides aux TPE annonce le ministre Bruno Le Maire
Les chiffres sont édifiants, 5;8 millions de français en chômage partiel, des entreprises et des emplois en péril économique. La loi d’urgence économique a permis la mise en place d’un plan d’aides gouvernemental sans pareil à destination des entreprises. « Le plan d'aides gouvernemental à destination des entreprises va subir de nouveaux ajustements » a annoncé Bruno Le Maire sur France 2 hier soir:
« L’aide en cas de très grande difficulté pourra passer de 2.000 à 5.000 euros pour intégrer les loyers. »
« La France va tout faire pour éviter la faillite de ses entreprises »
Des annonces plus précises seront faites la semaine prochaine en conjonction avec le ministre de l’Action et des Comptes publics Gérald Darmarin
Exonération de charge et non pas report de paiement : Les entreprises en grande difficultés risquant de déposer le bilan pourraient bénéficier d’une exonération de charges et non pas d’un report de paiement de leurs charges dues en mars comme prévue par le dispositif actuel. Le critère utilisé sera le risque de faillite
« Il faudra regarder à la fin du confinement, j’ai parfaitement conscience qu’il peut y avoir un hotel, un café, un restaurant, un fleuriste qui ne pourra pas rembourser ».
Mesure essentielle court terme mais quid de l’accompagnement pour la reprise d’activité. Il faut espérer que le confinement ne dure pas trop longtemps car ces entreprises en grandes difficultés auront aussi un problème de reprise d’activité. Il est sans aucun doute important de tenir compte de la situation actuelle et du risque de faillite mais ce dispositif risque de devoir aller plus loin pour prendre en considération la reprise d’activité. Dans notre étude sur les français et le confinement, 27% entrevoient des pertes de chiffre d’affaires supérieur à 50%. Plus précisément, 11% voient un risque de péril de l’entreprise.
Lire aussi : Télétravail, chômage, à l’arrêt ou actif : Quelle est la situation des français pendant le confinement ?
Les loyers des petits commerces en faillite pris en charge. Afin de parer à la perte de chiffres d’affaires en cette période de crise sanitaire, 700 000 entreprises ont déjà sollicité le fonds de solidarité. Bruno Le Maire a annoncé un renforcement de cette mesure. Les entreprises en difficulté pourraient recevoir jusqu’à 5000 euros pour intégrer les loyers, contre 2000 euros actuellement. Ceci s’appliquerait pour les commerces qui ne peuvent pas faire face à leur charge de loyer, un des postes les plus importants après les salaires. Ces aides pourraient entre autre être financée par une contribution des assureurs
Beaucoup de locataires ont déjà pris contact avec leur bailleur pour parler de leur impossibilité à faire face au loyer. Ce n’est pas que les locataires soient des mauvais payeurs, c’est juste que certains sont dans l’incapacité de payer tout simplement. Cette mesure fort complexe au demeurant car s’adressant à des entreprises en difficulté. Quid des loyers résidentiels des personnes physiques derrière ces TPE ayant perdu toutes sources de revenu. Sauver des emplois est la priorité annoncée du gouvernement cependant, payer le loyer d’une entreprise va aller à un bailleur et donc c’est couvrir une charge externe.
Témoignage d’un locataire d’une salle de sport a écrit cela à son bailleur :
Air France, un soutien massif est prévu : Bruno Le Maire a rappelé que les avions d’Air France étaient quasiment tous cloués au sol (ndlr : sauf les vols cargo principalement venant de Chine, ou les vols effectuant des rapatriements de nos ressortissants à l’étranger sur instruction du ministère).
« Ce n’est pas un coup de pouce dont va avoir besoin Air France mais d’un soutien massif de la part de l’Etat. Air France aura ce soutien » « Nous voulons à tout prix préserver cette compagnie aérienne qui est un fleuron de l'économie française ».
Le gouvernement se focalise sur les grandes entreprises victimes directes de la crise. Quid des chaines hôtelières, de restauration ou autres entreprises de taille intermédiaire qui souffrent énormément de la crise et qui ont des salaires médians inférieurs aux compagnies aériennes. Le chômage partiel permet de répondre en partie à cette situation en préservant l’emploi effectif (53% des français sont actuellement au travail d’après notre enquête exclusive).
Lire aussi: Télétravail, chômage, à l’arrêt ou actif : Quelle est la situation des français pendant le confinement?
Le soutien massif est assurément essentiel mais il va sans nul doute devoir être accompagné de contreparties (encadrement des dividendes aux actionnaires, encadrement voire diminution des salaires pour les salaires les plus élevés, réduction des congés payés) ou de mesures impopulaires. Le soutien se fera sans nul doute à un prix, mais le gouvernement devra aussi faire preuve d’une grande vigilance pour éviter les abus. Cela ne se passera pas sans un besoin d’une plus grande efficacité à tous niveaux pour permettre le plein effet de toute mesure impopulaire.
Cela va demander de la part du gouvernement une communication sans faille et à la hauteur des enjeux afin d’expliquer aux français les raisons fondamentales de ces mesures et les concessions nécessaires afin d’éviter un nouveau mouvement de contestation d’ampleur nationale.
À LIRE AUSSI
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.