Grèves : des cagnottes pour aider les grévistes les plus nécessiteux
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France-Soir
Publié le 06 janvier 2020 - 13:53
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Les grévistes peuvent être aidés par les cagnottes et les caisses de grève
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Pour aider les grévistes à tenir en compensant leur manque de salaire, les caisses de grève des syndicats et les cagnottes en ligne se remplissent. L’argent est reversé aux grévistes selon des critères qui varient selon les organisations.
En matière de grève comme dans bien d’autres domaines, l’argent est généralement le nerf de la guerre. A plus forte raison quand le mouvement social s’éternise, comme c’est le cas actuellement avec la contestation contre la réforme des retraites. Pour tenir dans la durée et aider leurs adhérents à faire face à une feuille de paie largement amputée, les syndicats comptent sur les caisses de grève, apparues pour la première fois lors de la révolte des Canuts de Lyon, en 1831.
Des sommes record dans les cagnottes
Les cagnottes en ligne font leur part de la collecte. Pour les cheminots de Toulon, les enseignants de la Vienne ou encore les agents RATP d’Aubervilliers, elles sont multiples sur Leetchi – avec des succès variés, de quelques centaines d’euros pour des cagnottes locales aux 118 776€ versés par 1775 contributeurs pour la Fédération Sud-Rail.
Mais la cagnotte qui impressionne le plus est incontestablement celle lancée par Info’com-CGT sur Le Pot commun: elle affichait ce lundi matin 1,987 million d’euros récoltés, et destinés à tous les grévistes, qu’ils soient syndiqués ou non.
L’alimentation des caisses de grève se fait aussi sur le terrain, lors des manifestations ou d’événements organisés à cet effet, à l’image d’un barbecue organisé dimanche sur le parvis de la gare de Bordeaux par des étudiants. Parmi les autres initiatives, citons un marathon des jeux vidéos, le Stream reconductible, animé depuis début décembre par des joueurs en ligne et qui a permis de récolter près de 100 000€.
Des caisses permanentes
Outre les versements actuels, les syndicats, prévoyants, disposent déjà de fonds de solidarité. Ainsi la CFDT de Laurent Berger a mis en place depuis 1973 une caisse nationale d’action syndicale permanente. Alimentée par une partie des cotisations, et bien remplie (entre 126 et 132 millions d’euros selon les sources), elle permet de verser une indemnité aux grévistes (7,30€/h) dès le deuxième jour.
Car la redistribution de l’argent économisé ou récolté est bien une question centrale. Elle s’effectue selon des critères établis par chaque organisation ou responsable de cagnotte en ligne. Pour les grosses cagnottes, comme celle d’Info’Com-CGT, l’argent est réparti entre des syndicats et des comités qui en font la demande, assortie d’un questionnaire portant notamment sur le nombre de grévistes et leurs revenus habituels. La répartition est ensuite décidée lors des assemblées générales. Les grévistes peuvent percevoir entre 10 et 50€ par jour, à partir du troisième jour.
Répartition égale ou sommes réservées aux plus précaires, les approches divergent. Toujours est-il que même impressionnantes, les cagnottes et les caisses ne compensent pas les salaires des grévistes. Certains, comme ceux de la RATP ont pu profiter de leur 13e mois, tandis que d’autres organisent des rotations pour pouvoir tenir le plus longtemps possible.
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