Alors que les vacances avancent à grand pas, les bons plans se profilent. En effet, profitant de la difficulté des loueurs à répartir leurs « stocks » de voitures louées, la start-up Hiflow améliore la location automobile en France. Permis de plus de trois ans en poche, vous pouvez louer une voiture à 1 euro à condition de la ramener à destination. Une solution qui permet aussi de revoir notre concept de la mobilité.
Rien ne la prédestinait à rejoindre Hiflow, cette aventure débutée en 2012. Laura Peterschmitt pensait devenir journaliste. « Un beau métier. Ouvert sur le monde, touche-à-tout, sans être expert », nous confie celle qui est maintenant la directrice générale adjointe de la start up Hiflow. Née à Paris en 1988, le monde de l’automobile lui était étranger, mais grâce aux valeurs transmises par son père, cadre chez IBM, elle a pu se frayer un chemin dans ce domaine. Souriante, elle ajoute, « ma mère était femme au foyer, très heureuse d’élever ses enfants ». Une ambiance qui a dû sûrement influer : « Cela compte beaucoup pour moi. Mon père nous a transmis cette envie d’interactions humaines, la motivation de tous les jours. C’est ce qui m’a permis d’avancer », explique Laura Peterschmitt.
Avant d’atterrir chez Hiflow, Laura est passé chez Groupon, pendant six ans, juste après ses études à Sciences Po. « Ce qui était intéressant, c’est que la boite est très dynamique. Elle recrutait beaucoup de jeunes. Groupon est une entreprise très formatrice : le terrain du porte-à-porte, la manière de démarcher, cela formait des commerciaux très aiguisés. Mais bon, la croissance rapide n’est pas saine. Tout va trop vite ! », souligne-t-elle.
Conquérir durablement
Chez Hiflow, ils prennent leur temps, pour la levée de fonds ou pour se développer à l’international. « Nous sommes 60 personnes. Notre boite tourne autour de valeurs simples : conquérir durablement. Nous avons des visions saines du business. Parmi les valeurs de la boite, on part du principe que les salariés se sentent biens pour être efficace », martèle la directrice générale adjointe. Contactée par les deux cofondateurs de la start-up, Claire Cano et Idris Hassim, sa mission était de « monter toute l’équipe commerciale. On partait de pas grand-chose mais forte de mon expérience chez Groupon, on a pu développer cette belle aventure »
Mais, ça consiste en quoi exactement Hiflow ? Pourquoi y faire appel ? « C’est simple. Les solutions que nous proposons, permettent soit de se déplacer plus facilement, ou de déplacer les véhicules rapidement.»
Hiflow, champion des locations de plus de 300 kilomètres
Cette idée innovante et collaborative propose une location de voiture à un euro à n’importe qui. « Il faut avoir un permis de trois ans. Il n’y a pas de coût d’entrée sur le site internet », précise la DG adjointe. « Nous avons des acteurs, des loueurs courte durée, type Europcar, Hertz, Avis qui ont des problématiques d’équilibre de voitures dans les différentes agences. Du coup, ils ont besoin que ces voitures soient rapatriées régulièrement d’une agence à une autre en aller simple ».
Avec leur site, Hi-Flow facilite la connexion entre les loueurs et les potentiels conducteurs. « Nous disons aux clients : voilà, pour une centaine d’euros, c’est le tarif qu’on leur facture, vous nous confiez vos véhicules. Après, de notre côté, nous les offrons à un euro symbolique pour qu’un particulier qui a besoin de se déplacer en aller simple, puisse les louer ». Simple et efficace !
Le site de Hiflow compte 300 000 utilisateurs. « Un tiers de nos locations concernent les déménagements avec des véhicules utilitaires qui se déplacent d’une ville à une autre, précise Laura Peterschmitt. L’autre tiers est surtout pour aller profiter de ses vacances » À noter que le trajet moyen calculé des déplacements est estimé à 300 km minimum. Une distance assez longue. Sans la solution Hiflow, elle peut être très coûteuse parfois.
Un chiffre d’affaires qui grossit de 30% tous les ans
Hiflow, née il y a neuf ans, réalise un chiffre d’affaires de 15 millions d’euros. « Il grossit de 30% tous les ans. Cependant, nous étions également ébranlés par le Covid. Il fallait mettre en place de nouvelles solutions pour garantir les normes de sécurité. C’est tout un procédé de livraisons de voitures sans contact ». Le bon côté des choses est que, durant la pandémie, beaucoup de déplacements se sont faits en France. Ce qui a eu un impact positif sur la boite surtout lors de la sortie du confinement durant l’été 2020.
Une sortie réussie, mais Hiflow veut plus. Grandir à l’étranger. « On y va progressivement. Nous avons commencé par la Belgique, pays frontalier, il y a un an et demi. Maintenant, nous regardons vers l‘Espagne et l’Italie. Cela demande des investissements. Notre vision est une accélération oui, mais tout en restant logique », clame la directrice adjointe.
Une volonté de faire mieux pour l’environnement
La boîte qui tourne autour du monde automobile n’oublie pas le milieu où elle opère. Quand on dit voiture, on pense forcément émission de CO2. L’écologie est un enjeu pour Laura Peterschmitt. « Nous l’avons à cœur. C’est une grande question stratégique. Nous avons initié l’année dernière notre bilan carbone. Nous avons comparé ce que toutes les voitures qu’on faisait déplacer, émettaient, versus les solutions de mobilité classique. Dans le cas où la personne n’est pas passée par Hiflow, quelle solution aurait elle retenue ? Cela a montré qu’Hiflow permet d’économiser environ 30% d’émissions de Co2 par ces solutions versus les solutions traditionnelles », précise, fière, Laura Peterschmitt.
Objectif de l'entreprise d’ici 2025 : passer à - 50% versus solutions traditionnelles. La boite a même signé le "Climate Act". Elle s’est engagée à faire un bilan carbone, mais également suivre les recommandations du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, ndlr). Hiflow pense aussi à se convertir à l’électrique, quand les batteries le permettront. Écologique, pratique et pas cher, Hi Flow peut espérer avoir de beaux jours devant elle.