La hausse inquiétante des impayés de loyers, une situation explosive
Les impayés de loyers et les incidents de paiement se multiplient depuis le début de la crise sanitaire. Et les prévisions ne prêtent pas à l’optimisme.
La perte de revenus est incontestable pour de nombreux foyers français, impactés par le chômage partiel et l’arrêt brutal de l’activité économique. Certains locataires éprouvent des difficultés à faire face à toutes leurs dépenses, expliquant la multiplication des impayés de loyers.
La ligne téléphonique « SOS Loyers Impayés » a ainsi reçu en avril deux fois plus d’appels de locataires, éprouvant des difficultés financières, qu’en janvier. Le constat est partagé par les bailleurs du secteur privé. A la Fédération nationale de l’Immobilier (FNAIM), on reconnait une dégradation de la situation.
Si un quart des départements sont impactés par le phénomène, certains le sont bien plus que d’autres avec des incidents de paiement dépassant les 10 % et pouvant atteindre 25 %. C’est le cas dans les Bouches-du-Rhône, mais aussi en Seine-Saint-Denis ou encore dans le Val-de-Marne.
Une situation qui inquiète pour les mois à venir
Le constat est le même auprès des bailleurs sociaux, qui n’on t pu que déplorer la hausse des taux d’impayés de 4 à 4.8 % en quelques semaines. Une hausse qui coûte quand même 200 millions d’euros à ces organismes à la santé financière fragile. La situation inquiète. En France, les loyers représentent, chaque année, le versement de 60 milliards d’euros.
Une hausse du taux d’impayés de 2 à 4 % coûterait ainsi 1.2 milliards d’euros.
Les bailleurs privés et sociaux demandent des solutions à l’Etat, qui s’est, pour le moment contenté de repousser la fin de la trêve hivernale. Le gouvernement reste sourd pour le moment aux demandes de moratoire, de création d’un fonds de solidarité, de mise en place d’une aide exceptionnelle, …. Il ne veut pas susciter « d’effets d’aubaine ». Et pourtant, il faudra bien trouver une solution avec la hausse du chômage annoncée, les difficultés pour de nombreux indépendants de retrouver un niveau de rémunération conforme à celui qu’il était avant la crise, la situation des intermittents du spectacle appelée à se prolonger, ….
C’est un sujet épineux, qui devrait revenir rapidement sur les devants de la scène médiatique et politique.
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