La semaine de quatre jours arrive en Belgique, mais des parents dénoncent une mesure inadaptée
Alors que de plus en plus de pays optent pour la semaine de quatre jours de travail, la Belgique vient d’annoncer ce mardi que les travailleurs belges pourront bientôt choisir une semaine de quatre jours dans le cadre d'une série de réformes du marché du travail. Ces réformes envisagent aussi le droit à la déconnexion, donnant également aux travailleurs le droit d'éteindre leurs appareils de travail et d'ignorer les messages liés au travail après les heures de travail sans crainte de représailles. Mais malgré le fait que ces mesures paraissent positives pour la santé et le bien-être des salariés, selon la ligue des familles, cela ne sera pas avantageux pour les parents, car ils pourraient être contraints de travailler de façon moins flexible pour assurer des journées plus denses.
Les salariés pourront tester la semaine de quatre jours pour voir si elle s’adapte bien à leurs besoins
Dans le cadre du système belge, les salariés pourront bientôt condenser la semaine actuelle de cinq jours en quatre jours. En pratique, cela signifie assurer une semaine de travail de 38 heures, avec un jour de repos supplémentaire compensant les journées de travail plus longues. Un porte-parole du gouvernement a déclaré que les salariés pourront demander à travailler quatre jours par semaine pendant une période de six mois. Après cela, ils pourront choisir de poursuivre l'arrangement ou de revenir à une semaine de cinq jours sans conséquences négatives."Cela doit être fait à la demande de l'employé, l'employeur donnant des raisons solides pour tout refus", a déclaré le ministre belge du Travail Pierre-Yves Dermagne lors d’une conférence de presse, le mardi 15 février.
La semaine de quatre jours donne aux employés le droit d'ignorer leurs patrons après le travail
Pour éviter la sursollicitation vécue par certains employés en télétravail pendant les confinements, le paquet de réformes convenu par le gouvernement de coalition multipartite du pays donnera également aux travailleurs le droit d'éteindre les appareils de travail et d'ignorer les messages liés au travail sans crainte de représailles."Nous avons vécu deux années difficiles. Avec cet accord, nous posons les jalons d'une économie plus innovante, durable et numérique. L'objectif est de pouvoir rendre les personnes et les entreprises plus fortes", a déclaré le Premier ministre belge Alexander de Croo lors d'une conférence de presse.
Vers un meilleur équilibre travail-temps libre ?
Ces réformes du travail en Belgique visent à protéger l'équilibre entre vie professionnelle et vie privée. Elles profiteront aux salariés des secteurs public et privé qui souhaitent passer plus de temps avec leurs enfants. Le ministre du Travail, Pierre-Yves Dermagne, a déclaré que les réformes seraient particulièrement utiles pour les parents divorcés ou séparés qui partagent la garde de leurs enfants. Cependant, pour la Ligue des familles, la proposition ne correspond pas à la réalité des parents.
Les parents préfèrent une meilleure rémunération du congé parental
Christophe Cocu, directeur de la Ligue des familles, expliquait pour RTL Info que "pour passer à quatre jours par semaine, les parents devront travailler minimum 10 heures par jour. Le travailleur va commencer à travailler à 8h, il terminera à 18h. “Quand c'est comme ça, on ne peut pas déposer les enfants à l'école ou aller les chercher”. En définitive, les parents avec des enfants, surtout en bas âge, ne pourront pas bénéficier de ce modèle, explique ce père de famille : "...pour les parents de jeunes enfants avec peu d'autonomie, cela posera un souci pour les activités extrascolaires en semaine notamment". Pour les parents, une meilleure solution pour libérer du temps pour les familles, ça serait de mieux rembourser le congé parental à 4/5ème qui entraîne pour le moment une diminution du salaire. Pour la Ligue des familles, l'idéal serait de le rembourser à 100% du salaire et pas à 70% comme c'est le cas actuellement.
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