L’aide sociale et alimentaire impactée par la raréfaction d’une ressource essentielle : les bénévoles

Les bénévoles représentent la cheville ouvrière de l’aide sociale et alimentaire en France. Et en ces temps de crise sanitaire, ils sont de moins en moins nombreux à pouvoir aider. Et la tendance n’est pas à l’optimisme.

Depuis le début de la crise épidémique du Covid-19,  les inégalités sociales se creusent. Des foyers aux revenus modestes connaissent une baisse de leur pouvoir d’achat. Dans ces conditions, les organismes et associations dévoués à l’aide sociale et alimentaire doivent faire face à une augmentation de la demande. Pourtant ces associations d’intérêt général sont elles aussi durement frappées par cette situation inédite, et ce à double titre.

Hausse des demandes et baisse des ressources, une équation insoluble

Les bénéficiaires des restos du cœur, des Banques alimentaires et des autres associations sont plus nombreux depuis le début de la crise. Les demandes sont également plus importantes. Dans le même temps, les associations ont dû composer avec l’arrêt brutal de l’économie. Les entreprises agro-alimentaires, les restaurants, les marchés ont fermé leur porte.

Avec ces fermetures, les ressources des associations n’ont pas pu être ajustées, et on puise alors dans les réserves de denrées ou la trésorerie, ce qui pose la question du lendemain.

Des bénévoles invités à rester chez eux ou à reprendre le travail

Cependant, une autre problématique ruine l’organisation de ces associations. Depuis la mi-mars, les personnes âgées sont incitées à rester chez elles. Et c’est donc tout le réservoir de bénévoles de ces associations qui ne peut plus de déplacer.

30 % des 70.000 bénévoles des Restos du cœur ont plus de 70 ans, 50 % pour les Banques alimentaires. Cette désertion de bras a été compensée, pendant le confinement, par des salariés, des commerçants, des indépendants, qui voulaient être utiles pendant cette période de chômage partiel. Depuis le 11 mai, ces nouveaux bénévoles reprennent le chemin du travail, alors que les seniors sont toujours invités à se protéger en restant chez eux.

Une situation qui pourrait bien se dégrader dans les semaines à venir et pour laquelle, de nombreux dirigeants d’association ont déjà tiré la sonnette d’alarme.