L’apprentissage impacté à son tour par le Covid, les difficultés à venir pour l’alternance
Dans les premières semaines de 2020, le gouvernement se félicitait en affichant son optimisme quant à atteindre son objectif de 500.000 apprentis dès cette année. La réalité aujourd’hui est bien différente.
La réforme de la formation professionnelle et de l’apprentissage, initiée en 2018, était en effet couronnée de succès. Mais c’etait avant la crise du coronavirus.
Inquiétude pour l’alternance et l’apprentissage
En 2019, plus de 353.000 contrats d’apprentissage avaient été signés et la France totalisait alors 485.000 apprentis. Le Ministère du Travail pouvait donc se montrer optimiste, mais la crise du Covid-19 a totalement changé la donne.
Contrat de professionnalisation ou contrat d’apprentissage, l’alternance séduisait les étudiants, qui pouvaient financer leurs études, et les entreprises, satisfaites de pouvoir former leurs futurs collaborateurs.
Avec l’arrêt brutal de l’économie, ces entreprises se montrent désormais beaucoup plus prudentes et moins enclines à se tourner vers cette forme particulière de recrutement. En attendant de retrouver une situation normale – et les entreprises savent bien que cela prendra plusieurs années -, elles préfèrent reporter leurs projets au long cours et se concentrer sur des objectifs à court-terme.
Les entreprises privilégient le recrutement de salariés immédiatement opérationnels
Dans ces conditions, la priorité est donnée à des salariés opérationnels immédiatement, et on comprend que la formation d’alternants n’est plus une priorité. D’autant plus, que les conséquences en chaine, induites par cette crise, rendent l’avenir encore moins lisible.
Ainsi, les entreprises de travaux publics, qui accueillent actuellement plus de 9.000 apprentis, craignent le report de certains projets et attendent toujours le retour de la commande publique, suspendue aux élections municipales.
Du côté du gouvernement, si on est conscient de cette crise à venir pour les alternants, on redoute surtout une détérioration de l’image de cette voie d’enseignement, qui permettait notamment d’attirer les « décrocheurs ». Il faudra s’efforcer de ne pas laisser cette dégradation se poursuivre, et aussi reporter le moment où enfin, la France pourra fêter ses 500.000 apprentis.
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