L'OCDE plus optimiste sur la croissance française, plaide pour de moindres dépenses publiques
L'OCDE estime désormais que l'activité économique française devrait croître autour de 6,8% cette année (contre 6,3% précédemment), grâce à une reprise plus forte qu'anticipé depuis l'été, dans une étude sur l'économie française publiée jeudi.
L'instance réunissant les pays les plus riches table ensuite sur une croissance de 4,2% en 2022 pour la France, contre 4% anticipé lors de la publication de ses dernières prévisions mi-septembre.
"Après un démarrage faible en 2021, l'économie a rebondi sous l’effet de la moindre circulation épidémique, de l'accélération de la campagne de vaccination et de l’assouplissement des restrictions sanitaires", écrit l'Organisation pour la coopération et le développement économique dans cette étude.
Selon une première estimation de l'Insee publiée fin octobre, le produit intérieur brut (PIB) a bondi de 3% au troisième trimestre, bien au dessus des attentes.
Si l'institution économique, comme le gouvernement, ont conservé à ce stade leur prévision de 6,25% pour 2021, la Banque de France évoque désormais une croissance de 6,75%.
L'OCDE souligne notamment que "les mesures budgétaires soutiennent fortement la demande intérieure", en particulier les aides d'urgence pour les ménages et les entreprises, tout comme la baisse de la taxe d'habitation, qui "permettront d’amoindrir considérablement les effets de la crise sur le revenu et le pouvoir d’achat des ménages, malgré la baisse prévue des allocations chômage".
"Le soutien public pendant la crise a été impressionnant et très efficace", a souligné le secrétaire général de l'OCDE Mathias Cormann lors d'une conférence de presse, en compagnie du ministre de l'Economie Bruno Le Maire.
En parallèle, l'OCDE note que le plan de relance et le plan d'investissement France 2030 "ont préservé la capacité de production des entreprises" et "soutiendront également leur investissement".
Mais l'organisation pointe les risques liés à l'évolution de la situation sanitaire et à un endettement très élevé, à la fois privé (entreprises et ménages) comme public.
"Le soutien public doit devenir plus ciblé et s'orienter vers les transformations nécessaires de l'économie", sur l'éducation et la transition écologique notamment, a prévenu M. Cormann.
Il faudra "des efforts importants" pour "stabiliser" la dette publique "à près de 120% du PIB en 2060", contre environ 115% attendu cette année, affirme l'OCDE, qui recommande "un programme ambitieux de diminution importante et progressive de la dépense publique", en particulier en reculant l'âge de départ à la retraite et en se fixant une règle pluriannuelle de dépense.
L'institution recommande aussi à la France de "diminuer la masse salariale du secteur public" et de supprimer certaines niches fiscales, en particulier anti-environnementales.
Ce rapport "valide les choix de politique économique qui ont été faits" par le gouvernement, et "confirme que les performances de l'économie française en 2021 et 2022 seront solides et dynamiques", s'est félicité M. Le Maire, tout en confirmant la prévision du gouvernement d'une croissance de 6,25% cette année.
Il a toutefois rejeté toute action précipitée pour rétablir les finances publiques, défendant "une approche progressive".
L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.
Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.
Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.
Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.