Mercosur : le Brésil optimiste sur la conclusion d’un accord
COMMERCE INTERNATIONAL - Une réunion s’est tenue le 14 septembre concernant l’adoption de l’accord de libre-échange entre l’Union européenne (UE) et les pays du Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay et Paraguay). À la suite de l’échange et malgré les tensions diplomatiques, le ministre brésilien des Affaires étrangères, Mauro Vieira, s'est montré positif sur la tenue des négociations, qui s’étaient arrêtées sous la présidence de Jair Bolsonaro.
Le Mercosur est signé depuis 2019, mais jamais ratifié en raison des inquiétudes européennes sur l’engagement écologique du Brésil. Les discussions étaient au point mort sous la présidence de Jair Bolsonaro, et l’UE a bon espoir de reprendre les pourparlers depuis le retour au pouvoir de Luiz Inacio Lula da Silva en janvier 2023.
Écologistes contre mondialistes
On tente souvent de nous faire croire qu’il est possible d’être les deux à la fois. C’est en tout le cas le défi que devra relever l’UE, si elle ratifie le traité de libre-échange avec l’Amérique latine.
Le Mercosur ambitionne de ramener à zéro les droits de douane sur 90% des biens commercialisés entre les partenaires du traité, ce qui représente un marché de pas moins de 720 millions de consommateurs. Si cette perspective alléchante bénéficie d’un large soutien en Allemagne, principalement de la part des secteurs industriels orientés vers l’exportation, l’éventualité hérisse le poil des défenseurs de l’environnement et des représentants du secteur agricole, notamment français.
En juillet, lors du sommet UE-CELAC à Bruxelles, nombre de députés européens ont profité de l’occasion pour faire part de leurs craintes concernant la déforestation de la forêt Amazonienne que pourrait entrainer l’augmentation des importations de produits agricoles provenant du Brésil. Sans compter les agriculteurs qui voient d’un très mauvais œil l’afflux de viande de bœuf sud-américaine bon marché, parce que non soumis au respect des normes de production européennes.
Un protocole additionnel sous tension
En mars, l’UE avait déjà pris les devants en soumettant un protocole additionnel au Mercosur, un texte envisageant de nouvelles exigences et contraintes en matière de préservation de l’environnement, et surtout des sanctions en cas de non-respect de ces dernières, ce qui a été perçu comme un véritable affront par le président Lula.
Les États-membres du Mercosur doivent présenter une contreproposition à ce protocole dans les mois prochains. Le but de la réunion du 14 septembre était d’ailleurs d’en percevoir les contours, et suite à l’entrevue, le ministre brésilien des affaires étrangère a assuré que Le Mercosur "a répondu aux exigences environnementales de l’UE". Une délégation européenne se rend d’ailleurs à Brasilia en ce moment même, au 21 septembre, afin de continuer à apaiser les tensions diplomatiques.
La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, a toujours activement soutenu la mise en œuvre de l’accord depuis le début de sa présidence.
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