Quand l’Etat doit se projeter dans l’avenir, il doit alors ignorer les intérêts particuliers !
Préparer le futur de la France, et anticiper les changements des prochaines années, voilà une des missions de l’Etat. En la matière, les décisions prises sont souvent lourdes de conséquences, et ces dernières se révèlent bien souvent imprévisibles.
L’Etat ne peut pas rester immobile, et depuis plusieurs jours, France Soir a initié une série de sujets sur les effets souvent néfastes d’un interventionnisme étatique tant sur les collectivités locales que sur les entreprises ou les particuliers. Pour autant, il est du rôle de l’Etat d’anticiper les évolutions à venir et de définir un cap. L’objectif n’est pas facile, et cette projection dans l’avenir est souvent à l’origine de malentendus voire même de contradictions.
Imaginer le futur, les conséquences d’un interventionnisme trop pressant
Gouverner c’est prévoir, et bien souvent l’Etat doit faire des choix qui engagent la nation pour de nombreuses années voire même sur plusieurs générations. N’est-ce pas un choix délibéré de l’Etat, qui a conduit à ce que l’on présente désormais sous le terme de « scandale des masques » ?
Plus généralement, n’est-ce pas une certaine vision de l’avenir de la santé publique en France, qui a conduit, par le passé, à instaurer des numerus Clausus pour les professions médicales et paramédicales ? Une décision, qui des années après, était présentée comme la cause de la désertification médicale rencontrée dans certaines régions de France. Face à ce nouveau problème, une déréglementation (évolution de la doctrine des numerus clausus) a été décidée en urgence par l’Etat avec des effets qui ne seront visibles que dans plusieurs années ?
En intervenant sur l’évolution même de la société, l’Etat change des équilibres parfois subtils, engendrant des conséquences qui étaient jusque-là sous-estimées voire ignorées.
Les décisions de l’Etat, quand l’intérêt général balaie les intérêts de chacun
Tous les secteurs sont concernés, et l’Etat se retrouve alors bien souvent contraint à prendre des décisions contredisant d’autres choix pris quelques années plus tôt. La tendance écologique a ainsi amené l’Etat à privilégier le bannissement des véhicules polluants du cœur des grandes agglomérations. Une décision prise pour satisfaire aux exigences écologiques des Citoyens. Par ce choix, l’Etat a conduit les commerces de proximité et les entreprises du centre des villes à voir leur clientèle se réduire. N’est-ce pas l’effet inverse que celui recherché par les différentes législations visant à redynamiser le cœur des cités pour lutter plus efficacement contre les grandes zones commerciales des périphéries urbaines ?
Les intérêts particuliers s’effacent devant l’intérêt général, justifiant cet interventionnisme à tout vent de la puissance étatique. Et c’est peut-être une des conséquences les plus néfastes de cet interventionnisme, jugé trop important ? A force de décevoir certaines catégories, l’Etat prend le risque de dénaturer cet « intérêt général », qui ne contentera qu’une minorité. N’est-ce pas un des enseignements à conserver de la crise des Gilets Jaunes ? Une décision étatique a conduit la partie silencieuse de la population à prendre le contrôle des ronds-points pour faire entendre leur colère. Une colère qui a pris la forme d’une liste à la Prévert en ce qui concerne les revendications, un rappel de tous ces intérêts particuliers délaissés depuis des années …
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