Une grande majorité de parents ne remettra pas ses enfants à l’école
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France-Soir
Publié le 24 avril 2020 - 12:11
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© MYCHELE DANIAU / AFP/Archives
Les parents ne sont pas prêts à remettre leurs enfants sur le chemin de l'école
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L’annonce de la réouverture des établissements scolaires à partir du 11 mai a suscité l’étonnement, pour ne pas dire l’incrédulité, et l’inquiétude. Aujourd’hui, 67 % des Français se déclarent contre la mesure et 64 % des parents affirment qu’ils ne renverront pas leurs enfants à l’école, selon un sondage Odoxa-Dentsu Consulting, pour France Info et Le Figaro.
Malgré les précautions prises par le gouvernement dans ses annonces, et notamment celle d’un retour à l’école « sur la base du volontariat », une majorité de parents – et de professeurs – sont aujourd’hui vent debout contre cette réouverture. Les pétitions succèdent aux hashtags tels que #SansNousLe11Mai et aux lettres des syndicats. Le sondage Odoxa semble aujourd’hui donner raison aux opposants à la reprise.
Un motif économique
Les parents interrogés dans le sondage mettent en doute les motivations de l’État sur cette réouverture des établissements scolaires.
« C’est pour moi une priorité car, la situation actuelle creuse les inégalités », avait déclaré Emmanuel Macron dans son allocution du 13 avril.
Le lendemain Jean-Michel Blanquer, ministre de l’Education nationale, insistait lui aussi sur la nécessité de « récupérer » les 8 à 10 % de décrocheurs.
Cependant, pour 60 % de Français la raison est d’abord économique : renvoyer les enfants à l’école pour remettre les parents au travail. On ignore en effet si les mesures liées à la garde des enfants à la maison perdureront à partir du 11 mai, et c’est ce qui inquiète aussi beaucoup de parents, qui n’auront pas forcément le choix.
La raison sociale ne passe pas
Quant aux motifs sociaux de la réouverture, ils n’ont convaincu que 20 % des personnes interrogées. Qui plus est, cet argument semble mis à mal par les intentions des parents eux-mêmes puisque seulement 17 % des foyers les plus modestes entendent remettre leurs enfants à l’école – contre 48 % pour les plus aisés.
L’incertitude sur les précautions sanitaires et les gestes barrières, l’incohérence du discours d’aujourd’hui par rapport à celui tenu en mars au moment de la fermeture des écoles, la complexité d’un planning qui jonglerait entre présentiel, école à distance et activités diverses, constituent autant de litres d’eau apportés au moulin de parents inquiets. S'y ajoutent toutes les questions, pour l'heure sans réponse, liées au transport scolaire, à la cantine, etc. Le ministère pourra-t-il rassurer les parents d'ici le 11 mai ? Rien n’est moins sûr.
Le confinement aura contribué à la réduction de la propagation du virus, cependant le gouvernement va devoir faire preuve d'une grande perspicacité afin de convaincre les français.
Confinés à combattre le virus, on en oublie que le danger serait désormais d'avoir peur en l’avenir et en notre capacité à tous ensemble nous réinventer.
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