Les jeunes agriculteurs contraints de se loger léger

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France-Soir, avec AFP
Publié le 08 août 2024 - 15:05
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L'éleveur de canards français Bertrand Duval dans sa ferme à Bourriot-Bergonce, dans le sud-ouest de
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L'éleveur de canards français Bertrand Duval dans sa ferme à Bourriot-Bergonce, dans le sud-ouest de la France, le 22 février 2017.
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Afin de se loger tout en vivant de l’exploitation agricole, les jeunes agriculteurs se tournent de plus en plus vers les « habitats légers », ces espaces de vie voulus ergonomiques et économes. Passé la tendance de ces "tiny houses", comme nous pouvons le constater sur les plateformes de locations immobilières, la réalité rattrape le bon plan pour se révéler difficile à vivre au quotidien.

Le hic, c'est que les jeunes qui osent se lancer dans le métier n'ont que rarement le choix : la contrainte du coût que suscite l'investissement agricole et les revenus limités qui en découlent ne permettent pas vraiment de se loger aisément. Alors que près de la moitié des agriculteurs devraient partir à la retraite d’ici à 2030, la question du rachat des terres n’est pas si aisée. En effet, « le foncier agricole est devenu inaccessible pour les jeunes » témoigne Alice Vallet, la présidente de la Fédération de l'habitat réversible (F-HR). Parmi les raisons avancées, le prix trop élevé bien sûr, mais aussi des fermes à reprendre devenues trop grandes pour un premier investissement. 

Un agriculteur de 40 ans explique à l’AFP les difficultés rencontrées pour acquérir un bien agricole. Et ce qui fait le plus « grimper le prix [d'une exploitation agricole - ndlr], c’était les maisons », affirme-t-il. L’option des habitats légers devient donc de plus en plus nécessaire. La solution ? Des yourtes, des tiny houses ou des caravanes.

L’agriculteur ayant accepté de témoigner affirme que la priorité pour permettre au métier de perdurer est dans un premier temps de « trouver une solution de logement ». « On est sur des activités peu rémunératrices, commencer avec des fermes à 300-400 000 euros et des prêts importants, c'est s’installer avec de fortes contraintes. », déplore-t-il.

Du côté de la Confédération paysanne, le porte-parole du syndicat, Vincent Delmas, affirme que cette « solution transitoire » est nécessaire le temps de l’installation. À son sens, être directement sur place et ainsi pouvoir être aux premières loges lorsqu’un tuyau d’irrigation casse ou une bête s’échappe est « un atout important ». Cependant, le mode de vie qu’impose ces habitats légers n’est pas anodin, et en plus de cela les permis de construire sont malgré tout difficiles à obtenir. Cela semble ne jamais pouvoir être une solution de facilité.

En ce sens, la F-HR et l'association Habitants de logements éphémères ou mobiles (Halem) souhaiteraient voir la loi agricole amendée pour faciliter ces installations. En plus des difficultés d’obtention, les agriculteurs ne sont pas à l’abri de voir leur habitat déclaré illégal. Certains se sont retrouvés devant les tribunaux pour éviter leur expulsion. Un parcours du combattant qui en dégoute plus d’un.

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