37 % des décès liés à la chaleur seraient déjà attribuables au changement climatique
Plus d'un tiers des décès dus à la chaleur dans le monde chaque année sont directement associés au réchauffement climatique, selon une étude publiée le 31 mai dans la revue scientifique Nature. Ce chiffre alarmant n’est qu’une partie des morts provoquées par d'autres phénomènes météorologiques amplifiés par le réchauffement climatique, comme les tempêtes, les inondations et la sécheresse.
La chaleur mortelle peut être attribuée directement au changement climatique d'origine humaine selon l'étude
L'activité humaine a déjà modifié le climat. Actuellement, la température moyenne mondiale est plus élevée d'1°C que celle de l'ère préindustrielle, en raison du changement climatique. Il existe même des régions très peuplées où elle a augmenté de plus de 2°C. Cette augmentation des températures, associée à une fréquence et une sévérité accrues des vagues de chaleur, a des conséquences sur la santé humaine. Cette étude se penche pour la première fois sur la contribution réelle du changement climatique d'origine humaine ou anthropique sur le risque accru de mortalité due à la chaleur. Dominic Royé, l'un des auteurs de l'article et chercheur à l'Université de Saint-Jacques-de-Compostelle, explique qu’en utilisant des données des trois dernières décennies (1991-2018) provenant de 732 localités dans 43 pays, et en appliquant des modèles de détection et d'attribution du changement climatique, en comparant la différence de mortalité avec et sans réchauffement climatique, les résultats révèlent qu'un total de 37% des décès humains liés à la chaleur dans le monde peuvent être attribués au changement climatique anthropique.
Le nombre de décès par la chaleur augmentera de manière exponentielle avec la hausse des températures
“Il existe des preuves sans équivoque que le réchauffement climatique provoque une augmentation de la mortalité dans le monde” explique Dominic Royé. L'augmentation de la mortalité due au changement climatique depuis la période préindustrielle est détectable sur tous les continents habités. Cependant, le pourcentage de décès causés par le changement climatique est plus élevé dans les pays plus chauds du sud de l'Europe et de l'Asie du Sud et de l'Ouest.
L'Espagne est le pays d’Europe où l'on meurt le plus de chaleur
L'Espagne est l'un des pays du sud de l'Europe où l'on a observé le plus de réchauffement climatique. 30% des décès liés à la chaleur sont dus au changement climatique d'origine humaine. Avec ou sans réchauffement climatique, l'Espagne se caractérise par une part élevée de décès attribuables à la chaleur, mais cela s’est considérablement aggravé par le changement climatique. Pour cette raison, les scientifiques affirment que des mesures d'atténuation et d'adaptation doivent être prises, en particulier dans les villes. « En raison des caractéristiques uniques en termes d'inégalités de l'effet d'îlot de chaleur, une restructuration urbaine doit être menée, pour repenser les villes de manière plus bioclimatique afin de réduire les effets des températures élevées », conclut Dominic Royé. Selon une autre étude, qui révèle des projections climatiques pour la péninsule ibérique à 2050, les journées de canicule, à des températures désormais inimaginables, augmenteront en moyenne de 104% en 2050 dans toute la Péninsule. De 23 jours de canicule par an enregistrés au cours des années de 1971 à 2000, on est passé à 40 en 2020, et il y aura entre 53 et 70 jours en 2050.
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