En Bretagne, les algues vertes pullulent même en hiver
Malgré la saison, les algues vertes qui proliféraient sur les plages des côtes armoricaines l’été dernier sont toujours présentes. En cause : de fortes concentrations en nitrates dans l’eau et des températures trop douces.
Un été 2021 catastrophique pour les plages bretonnes
Même en hiver, les côtes bretonnes ne connaissent pas de répit. Après un été catastrophique, les riverains ne peuvent que le constater : les algues vertes sont toujours bien présentes dans la baie de Saint-Brieuc, pullulant sur les plages désertes. Au point que certaines n’ont toujours pas rouvert. C’est le cas de la plage de l’Hôtellerie, située à Hillion (Côtes-d'Armor), qui n’a pas rouvert depuis six mois en raison de la présence de ces algues malodorantes et néfastes pour la santé.
Selon Sylvain Ballu, responsable de la surveillance du phénomène au Centre d’étude et de valorisation des algues (CEVA), les échouages d’algues avaient déjà commencé tôt l’an dernier en raison des températures clémentes, et s’étaient intensifié pendant l’été lorsque de violents orages qui ont lessivé les terres agricoles et déversé dans les cours d’eaux les nitrates issus des engrais et des produits phytosanitaires. « Les concentrations n’ont pas bougé, mais les flux ont été très importants », constate-t-il pour 20 Minutes.
L’agriculture intensive en cause
Et la situation ne risque pas de s’améliorer. Si les algues vertes sont tant présentes cet hiver sur les plages bretonnes, c’est parce que les conditions climatiques y sont favorables. « Nous avons peu de vent, peu de houle et des températures élevées. Ce sont des facteurs qu’on ne maîtrise pas », souligne Étienne Guillet expert « Eau, algues vertes et transition agroécologique », qui pointe aussi du doigt le manque d’investissement de la profession agricole pour régler le problème. Car c’est bien la pratique intensive de l’agriculture qui est le cœur du problème des algues vertes en Bretagne. « Ce n’est pas à moi de me prononcer là-dessus, estime cependant l’expert. Il y a un débat et je l’entends, mais mon enjeu, c’est d’abord d’avoir un plan réaliste, qui soit partagé par le plus grand nombre d’acteurs possibles. » Selon lui, une possible « réduction sur le territoire régional » serait déjà à l’œuvre.
Même si une telle réduction des taux de nitrates a lieu dans les prochains mois, la Bretagne doit quand même s’attendre à de nouveaux échouages importants d’algues vertes au début du printemps… à moins que la météo pluvieuse ne s’en mêle.
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