Des éoliennes mises sous surveillance suite à un taux de mortalité élevé des chauves-souris
Les chauves-souris se portent mal ! La direction de l’environnement (Dreal) des Hauts-de-France reconnait que « concernant la mortalité de chiroptères, il existe des difficultés sur trois ou quatre parcs éoliens, installés dans la Somme et dans l’Aisne ». Selon l’association "Picardie Nature", la situation, même si elle est sous contrôle, révèle des problématiques plus alarmantes. Saviez-vous que la région Hauts-de-France est la première région en termes de nombre d’éoliennes présentes sur le territoire ? Elle compte 203 éoliennes en service et 147 en projet, selon Le Parisien.
Lorsque des éoliennes sont installées, il existe une procédure de surveillance de la part de l’exploitant du parc. Si ce dernier remarque des cadavres potentiels d’animaux, il doit avertir les responsables. « En cas de mortalité importante, l’exploitant doit proposer des mesures adaptées ou, à défaut, il se voit imposer, par arrêté préfectoral, ces mêmes mesures, consistant, en général, à un arrêt partiel des machines », explique la Dreal au 20 minutes.
Malheureusement, les éoliennes qui gênent ne sont pas équipées de système de bridage. Ce dernier permet de stopper le fonctionnement des éoliennes en fonction de l’activité repérée des chauves-souris et des oiseaux. « Les développeurs d’éoliennes ont l’obligation de donner le suivi de mortalité, mais les remontées sont poussives », explique Lucie Dutour, spécialiste des chauves-souris pour l’association "Picardie Nature". Or, « en dix ans, une race baptisée noctule commune a perdu environ 80 % de sa population, selon une étude du Muséum d’Histoire naturelle. Il y a un véritable enjeu sur la survie de cette espèce », souligne Lucie Dutour. Les éoliennes à très faible garde du sol possédant des palmes entre 20 et 30 mètres du sol, avec une puissance de presque 280 km/h, présentent également un risque pour les chauves-souris « qui volent au ras du sol », explique la Société française pour l’étude et la protection des mammifères.
Du côté de l’administration, les interlocuteurs estiment « ne pas avoir assez de recul sur les difficultés rencontrées pour pouvoir répondre sur la bonne adéquation entre les mesures prises et la mortalité des chauves-souris ». La solution n’est donc pas trouvée pour le moment.
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