Attention à ce ver noir baptisé Covidum, nouveau fléau des jardins
Repéré dans des jardins des Pyrénées-Atlantiques, cette nouvelle espèce de ver plat serait non seulement néfaste pour la biodiversité, mais aussi toxique pour l’humain. Explications.
Une nouvelle espèce envahissante
Avec sa tête en forme de marteau et son corps noir et brillant semblable à du métal liquide, Humbertium covidum semble tout droit sorti d’un film de science-fiction. Pourtant, ce ver plat, mesurant entre 20 et 30 millimètres, pourrait bien devenir la nouvelle terreur des jardins et potagers.
Venant vraisemblablement d’Asie, ce petit ver envahissant est apparu pour la première fois en France dans deux jardins de particuliers, tous deux situés dans les Pyrénées-Atlantiques, mais dans des communes distantes d’une centaine de kilomètres. Des spécimens ont aussi été repérés en Italie en 2019. Mais, ce qui a frappé les biologistes, c’est que cette espèce présente un génome inédit et est donc nouvelle, comme l’expliquent Jean-Loup Justine et Leigh Winsor dans une étude. « Nous avons commencé ce travail en 2020, quand nos laboratoires étaient fermés du fait du confinement. Ensuite, au fur et à mesure que la pandémie progressait, nous avons voulu nommer l’espèce en hommage à toutes les victimes. Et finalement, il nous a semblé que covidum était un nom approprié pour un organisme capable d’envahir le monde et venant d’Asie, comme la pandémie de Covid-19 elle-même », expliquent les deux chercheurs du Muséum national d'histoire naturelle de Paris au site The Conversation.
Un danger pour la biodiversité
Pour l’heure, l’arrivée de Humbertium covidum dans les jardins français est restée confidentielle. Mais, leur arrivée dans un climat favorable comme celui du Sud-Ouest pourrait engendrer une prolifération des vers. Ces derniers pourraient alors devenir une menace pour les espèces autochtones. « Nous avons ainsi pu montrer que l’espèce mange des petits escargots, mais elle consomme peut-être aussi d’autres proies », expliquent Jean-Loup Justine et Leigh Winsor. La prolifération de Humbertium covidum peut devenir problématique, « parce que les espèces animales qui vivent sur le sol et dans le sol sont en équilibre avec leur environnement européen depuis longtemps, et que l’arrivée d’un prédateur opportuniste peut changer cet équilibre, et donc altérer la biodiversité de nos sols ».
Un ver toxique
L’arrivée de ce petit ver sous nos latitudes est d’autant plus scrutée qu’il est sans doute dangereux pour l’humain, car porteur d’un neurotoxique, la tétrodotoxine, pour lequel il n’existe pas d’antidote. Au cas où vous le croiseriez dans votre jardin, prenez bien garde à ne pas le toucher, met en garde le site Top Santé.
Selon le Vidal, ingérer certains poissons contenant de la tétrodotoxine peut causer « un engourdissement des lèvres et de la langue, apparaissant entre 20 minutes à 3 heures après avoir mangé le poisson, puis surviennent sensation de brûlure, engourdissements, picotements, et démangeaisons du visage et des extrémités, accompagnés parfois de maux de tête, douleurs épigastriques, nausées, diarrhée, et ou des vomissements. Dans un deuxième temps apparaît une paralysie, une détresse respiratoire croissante, des convulsions, des troubles mentaux, une arythmie cardiaque ».
Que faire alors, si vous trouvez un Humbertium covidum pendant que vous repiquez vos salades ? Sur son site internet, le spécialiste des parasites Jean-Loup Justine conseille de le prendre en photo, d’en informer les experts et de l’écraser pour qu’il ne se reproduise pas. Il est aussi possible de l’envoyer par la poste dans une boîte hermétique afin qu’il soit analysé.
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