"Il n'y a pas eu de mensonge d'Etat" sur le nucléaire en Polynésie, affirme Darrieusseq

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Par AFP - Paris
Publié le 02 juillet 2021 - 10:33
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Vestiges du site nucléaire de Moruroa, en Polynésie française, 18 ans après le dernier tir, le 13 février 2014
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© Gregory Boissy / AFP/Archives
Vestiges du site nucléaire de Moruroa, en Polynésie française, 18 ans après le dernier tir, le 13 février 2014
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"Il n'y a pas eu de mensonge d'Etat", sur les 193 essais nucléaires réalisés en Polynésie française entre 1966 et 1996, a assuré auprès de l'AFP la ministre Geneviève Darrieusseq, en marge d'une table ronde à Paris consacrée jusqu'à vendredi soir aux conséquences de ces essais.

La ministre chargée de la Mémoire et des Anciens combattants a balayé les critiques formulées jeudi lors de la première journée de ce rendez-vous par les associations anti-nucléaires, plusieurs élus polynésiens et des historiens.

"Il n'y a pas eu de mensonge d'Etat", a-t-elle insisté, alors qu'une enquête du média d'investigation en ligne Disclose intitulée "Toxique, élément déclencheur de cette table ronde, affirmait en mars que la France avait sciemment minimisé les chiffres des retombées radioactives des essais nucléaires.

Geneviève Darrieusseq a exclu un pardon de la France, préalable nécessaire à toute discussion pour le député indépendantiste polynésien Moetai Brotherson.

Dénonçant "un coup de comm à dix mois de la présidentielle", cet élu a refusé de participer à la table ronde, tout comme les principales associations anti-nucléaires. Son parti, le Tavini Huiraatira, organise une contre-table ronde à Tahiti le 2 juillet.

Le Président de la Polynésie française, Edouard Fritch s'est, lui, réjoui des avancées proposées par Emmanuel Macron, venu participer à la table ronde jeudi mais sans s'exprimer publiquement.

"On a ressenti chez le Président de la République une vraie volonté de tourner cette page douloureuse pour nous tous avec les moyens qui doivent être mis en place demain, pour que les Polynésiens reconstruisent cette confiance que nous avons toujours eue avec la France, et c'est un signe fort qu'il a envoyé", a déclaré M. Fritch.

Emmanuel Macron a annoncé à la délégation polynésienne qu'il se rendrait à Tahiti le 25 juillet.

La principale demande des historiens est l'ouverture des archives liées au nucléaire. "Il y a une clause particulière dans le code du patrimoine qui précise que tout ce qui a trait au nucléaire est incommunicable", explique l'historien Renaud Meltz, qui pilote une équipe d'une quinzaine de chercheurs sur l'histoire des essais.

"Mais cette loi nous est parfois opposée pour nous empêcher de voir des archives qui ont trait aux conséquences sanitaires, aux oppositions politiques, aux chocs éventuellement culturels qu'il peut y avoir entre les Polynésiens et les métropolitains".

"Le Président de la République a confirmé l'ouverture totale des archives à la Polynésie française mises à part naturellement les archives portant sur des informations proliférantes", c'est-à-dire les informations qui permettraient à d'autres pays d'obtenir l'arme nucléaire, a déclaré Edouard Fritch.

Vendredi, Olivier Véran, ministre des Solidarités et de la Santé, doit piloter une réunion sur les effets sur la Santé et Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mers, présidera celle dédiée aux effets sur le territoire.

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