Mort du lion Cecil : deux hommes devant la justice du Zimbabwe
Plusieurs semaines après que le cadavre de Cecil le lion a été retrouvé, la justice du Zimbabwe part à son tour à la chasse. Deux ressortissants du pays vont être jugés mercredi 29 pour braconnage, alors que le commanditaire mystère de cette chasse n'est pas encore identifié.
Cecil, un lion de 13 ans, était le plus célèbre représentant de son espèce au Zimbabwe, et peut-être même dans toute l'Afrique. Une notoriété surtout due à sa crinière sombre que tous les touristes espéraient apercevoir.
L'animal vivait dans la réserve de Hwange. Selon les éléments communiqués par les autorités du parc, Cécil aurait été abattu le 1er juillet dernier aux abords de la réserve. Touché par une flèche, il aurait ensuite été achevé d'une balle, puis dépecé et décapité. Sa dépouille a pu être retrouvée grâce à une puce GPS implantée à l'animal.
Deux hommes ont été interpellés. Le premier est un chasseur professionnel de la société Bushman Safari. Le second est le propriétaire de la ferme jouxtant la réserve. Il aurait donné son autorisation pour y abattre le lion, bien qu'aucun des hommes "n'avait de permis justifiant la chasse de l'animal", précisent les parcs nationaux du Zimbabwe.
La chasse au lion ainsi qu'à d'autres espèces de la savane est autorisée au Zimbabwe mais seulement dans des zones spécifiques et selon des quotas. L'association des chasseurs et guide professionnel du Zimbabwe a reconnu que l'un de ses membres était impliqué dans la mort du fauve. Cependant, elle argue que ce safari n'était pas illégal puisque Cecil a été abattu hors de sa réserve.
Mais selon le quotidien britannique The Guardian, le gouvernement considère que le lion était sous la protection de la réserve puisqu'il y vivait. De plus, le directeur des opérations de conservation dans le pays affirme que les chasseurs auraient utilisé un appât pour attirer Cecil en dehors de la zone protégée.
En plus des deux prévenus zimbabwéens se pose la question du commanditaire de cette chasse, dont le prix est évalué à plusieurs dizaines de milliers d'euros. La présence d'un riche touriste espagnol a d'abord été évoquée, puis celle d'un dentiste américain. La tête du félin, probablement envoyée au mystérieux commanditaire, n'a pas été retrouvée.
La mort de Cecil a une autre conséquence, pour sa progéniture. Le lion devrait être remplacé au sein de son groupe par un autre mâle dominant, lequel ne laissera pas la vie aux six lionceaux de son prédécesseur, selon les lois de la jungle.
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