Gaspillage des poissons : la pêche au chalut fait scandale
Nocive pour la biodiversité, la pêche au chalut est aussi un obstacle à la bonne absorption du CO2 par les fonds marins. Par ailleurs, selon une enquête du quotidien britannique The Guardian, elle serait responsable du gaspillage de centaines de milliers de tonnes de poissons, aliment hautement périssable et fragile.
Une vague de gaspillage des poissons
Selon l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO, en anglais), 35 % de tous les poissons, crustacés et mollusques récoltés dans les océans, les lacs et les piscicultures sont gaspillés ou perdus avant même d'atteindre une assiette. En 2019, au moins 92 % des 230 000 tonnes de poissons rejetées dans les eaux de l'Union européenne l’auraient été en raison du chalutage, qui ramasse indistinctement tous les poissons sur son passage. Dans ce contexte, en février dernier, un chalutier de pêche appartenant aux Pays-Bas a relâché une masse de 100 000 poissons morts au large des côtes françaises de La Rochelle. Les propriétaires du navire ont imputé le rejet à un filet défectueux, mais des groupes environnementaux affirment que les poissons ont été rejetés intentionnellement.
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Une diminution de l’effort de pêche
Pour préserver des ressources dangereusement malmenées, les ministres européens de l'Agriculture et de la Pêche ont décidé en décembre dernier de réduire de 7,5 % l'effort de pêche (nombre de jours en mer) en 2021, passant de 200 à 183 jours. L'année précédente, en Méditerranée occidentale, une baisse de 10 % avait été demandée. L'objectif fixé par la Commission européenne est une diminution de l’effort de pêche des chalutiers de 40 % d’ici à 2025.
Les fermes à poisson, une solution ?
Certains spécialistes voient dans les systèmes d'aquaculture contrôlée (ou "fermes piscicoles") une solution au gaspillage lié à la pêche sauvage. Pour autant, des pertes et du gaspillage sont aussi inhérents à ce type d’approvisionnement. Pour Shakuntala Thilsted, responsable mondial de la nutrition et de la santé publique chez World Fish, la clé serait de diversifier les habitudes de consommation, et de redonner leur place aux poissons plus petits et aux abats des poissons. Dans la chaîne de production, la congélation du poisson pourrait également limiter la quantité perdue dans les supermarchés et les maisons.
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