Affaire Ramadan : Menacée et insultée, Henda Ayari porte plainte
Henda Ayari, la première femme à a voir accusé publiquement Tariq Ramadan de viol a annoncé avoir porté plainte contre X, suite au déchaînement de haine qu'elle subit sur les réseaux sociaux. Elle a également accusé l'islamologue d'entretenir ces flots d'insultes.
"Les menaces et insultes je m'y attendais et je commence à m'y habituer mais au bout d'un moment il faut dire STOP!Une plainte sera déposée!", avait-elle prévenu sur Twitter le 7 novembre dernier.
Cela a été fait le 16 novembre, auprès de la brigade criminelle de Rouen, a-t-elle fait savoir au Parisien mardi 21.
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Depuis ses accusations contre Tariq Ramadan, Henda Ayari explique être la cible des injures et menaces les plus violentes, sexistes mais aussi "conspirationistes" de la part de ceux qui défendent l'islamologue et ne voient dans les accusations de l'ancienne salafiste qu'un complot "sioniste".
Il y a donc ceux qui la traitent quotidiennement de menteuse ou de "putain", félicite son ex-compagnon violent, ou dénonce une "salafiste talmudique en mission pour le Conseil représentatif des institutions juives (Crif)".
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"J’ai l’impression d’être deux fois victime. Je ne m’attendais pas à autant de violence, d’acharnement. C’est déjà dur de dénoncer un viol, mais c’est encore plus dur de se faire traîner dans la boue derrière sur les réseaux sociaux", a déclaré Henda Ayari au Parisien. Et de dénoncer le rôle de Tariq Ramadan qui selon elle "relaie des fausses informations à (son) encontre sur les réseaux sociaux afin de motiver ses adeptes à (l)’attaquer sur les plans politiques".
Henda Ayari est actuellement sous protection policière. Son avocat rappelle par ailleurs que la menace de mort "matérialisée par un écrit, une image ou tout autre objet" est punissable de trois ans de prison (source legifrance).
Notons aussi que bien que la jurisprudence soit jeune en la matière, un simple retweet d'une menace ou d'une injure peut entraîner des sanctions pénales, à moins d'avoir clairement exprimé son opposition à ce message.
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En effet la loi prévoit que la publication directe ou par voie de reproduction d'une allégation ou imputation est punissable, même si elle est faite sous forme dubitative ou si elle vise une personne ou un corps non expressément nommés, mais dont l'identification est rendue possible par les termes des discours, cris, menaces, écrits ou imprimés, placards ou affiches incriminés.
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