Affaire Seznec : homicide involontaire pour se défendre contre une agression sexuelle, selon des témoignages

Auteur:
 
Par AFP - Rennes
Publié le 06 mai 2018 - 22:41
Image
France-Soir
Crédits
©DR
Municipale 2014
©DR

Le meurtre de Pierre Quemeneur n'a pas été commis par Guillaune Seznec, condamné pour cela au bagne à perpétuité en 1924, mais par son épouse Marie-Jeanne qui s'est défendue contre une agresssion sexuelle, ont affirmé deux de ses petits enfants dans un témoignage diffusé dimanche par France 2.

Les deux hommes ont révélé les confidences qui leur ont été faites en 1978 par leur père, petit Guillaume, témoin des faits qui se sont produits dans la maison familiale de Morlaix le 27 mai 1923 alors qu'il était âgé de 12 ans.

"Papa, il m’avait dit : +C’est une affaire toute simple, ça je me souviens de ses mots, C’est une affaire toute simple qui a été compliquée à outrance+", rapporte Jean-Yves Seznec.

"C’était un dimanche, d’après lui. Il était dehors. Il jouait dans la cour, et il a entendu sa mère crier, se débattre, qui se faisait agresser en gros. Il est allé à la fenêtre et il a vu Quémeneur par terre, allongé, recroquevillé sur lui. Et il y avait la bonne aussi qui était là. Et Quémeneur était mort", relate de son côté Gabriel.

"La grand-mère, elle s’est défendue. Elle a eu un geste de défense", poursuit Jean-Yves. "Notre père n’a pas vu tomber Quémeneur, mais il était par terre quand il a regardé par la fenêtre. Cela a duré quelques secondes entre le moment où sa mère a crié et le moment où il a regardé à la fenêtre."

"Sa mère lui a dit qu’elle avait levé la main parce que Quémeneur l’avait agressée un peu, enfin, tripotée quoi… Et il ne s’est jamais relevé", poursuit Gabriel qui commente: "Ils n’ont pas voulu sa mort, c’est un homicide involontaire finalement".

Le corps fut recouvert d'un drap par la bonne. Quand Guillaume Seznec est arrivé il est "effondré".

"Grand-père a appelé en fin de journée un de ses meilleurs amis pour enlever le corps. On ne sait pas ce qu'ils ont fait", a dit l'un des petits-fils.

Les témoins de la scène ont juré à Seznec de garder le secret. Pourtant, la meurtrière finira par craquer devant les enquêteurs."Elle a avoué aux gendarmes mais elle n'a pas été crue".

Ces témoignages confirment largement la thèse développée par l'ex-avocat de la famille Denis Langlois, auteur du livre "pour en finir avec l'affaire Seznec" paru en 2015.

Denis Langlois a lancé en février dernier des fouilles dans l'ancienne maison des Seznec pour retrouver le corps de Pierre Quemeneur. Sans succès.

L'article vous a plu ? Il a mobilisé notre rédaction qui ne vit que de vos dons.
L'information a un coût, d'autant plus que la concurrence des rédactions subventionnées impose un surcroît de rigueur et de professionnalisme.

Avec votre soutien, France-Soir continuera à proposer ses articles gratuitement  car nous pensons que tout le monde doit avoir accès à une information libre et indépendante pour se forger sa propre opinion.

Vous êtes la condition sine qua non à notre existence, soutenez-nous pour que France-Soir demeure le média français qui fait s’exprimer les plus légitimes.

Si vous le pouvez, soutenez-nous mensuellement, à partir de seulement 1€. Votre impact en faveur d’une presse libre n’en sera que plus fort. Merci.

Je fais un don à France-Soir

Dessin de la semaine

Portrait craché

Image
ARA
Décès de ARA, Alain Renaudin, dessinateur de France-Soir
Il était avant toute chose notre ami… avant même d’être ce joyeux gribouilleur comme je l’appelais, qui avec ce talent magnifique croquait à la demande l’actualité, ou...
07 novembre 2024 - 22:25
Portraits
Soutenez l'indépendance de FS

Faites un don

Nous n'avons pas pu confirmer votre inscription.
Votre inscription à la Newsletter hebdomadaire de France-Soir est confirmée.

La newsletter France-Soir

En vous inscrivant, vous autorisez France-Soir à vous contacter par e-mail.