Affaire Théo : quelques centaines de manifestants à Paris, dispositif policier important

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Par AFP
Publié le 18 février 2017 - 16:40
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Des manifestants contre les violences policières, place de la République à Paris, le 18 février 2017
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© Lionel BONAVENTURE / AFP
Des manifestants contre les violences policières, place de la République à Paris, le 18 février 2017
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Plusieurs milliers de personnes ont manifesté samedi après-midi dans plusieurs villes de France à l'appel notamment d'associations antiracistes et de syndicats, pour protester contre les violences policières, donnant lieu à Paris à quelques incidents à l'issue du rassemblement parisien.

A Paris, 2.300 personnes selon la police, 4.000 à 5.000 selon les organisateurs, se sont rassemblées sur la place de la République, plus de deux semaines après l'agression de Théo, jeune homme noir de 22 ans victime d'un viol présumé lors de son interpellation.

Quelques incidents ont eu lieu après la fin du rassemblement, organisé par des associations antiracistes (SOS Racisme, Cran, Ligue des droits de l'Homme, Mrap...), des syndicats (CFDT, CGT, FSU), des organisations lycéennes et étudiantes (Fidl, Unef, UNL, Fage...), auxquels s'est associé le Syndicat de la Magistrature.

Un groupe de quelques centaines de personnes a "testé les barrages des forces de l'ordre", a affirmé une source policière. Puis, après avoir essuyé des jets de divers projectiles (bâtons, canettes, pavés), les forces de l'ordre ont riposté avec charges et tirs de gaz lacrymogènes.

Treize personnes ont été interpellées selon la préfecture de police, et deux policiers légèrement blessés.

En début de soirée, un cortège sauvage d'une soixantaine de manifestants, selon une source policière, a défilé dans le quartier de Ménilmontant, dans le nord de Paris. Scandant "anticapitalistes", ils se sont notamment attaqués à une vitrine d'agence bancaire.

D'autres manifestations ont réuni environ 350 personnes à Rennes - où 4 manifestants ont été interpellés selon un journaliste de l'AFP - 250 à Nice, 230 au Mans, 200 à Poitiers, 150 à Montpellier, 150 à Dijon où des incidents ont également eu lieu. Ils étaient également 150 à Nantes et Angers, une centaine à La Rochelle et Amiens, 80 à Avignon.

Mercredi et jeudi, deux rassemblements non déclarés avaient donné lieu à des heurts et dégradations à Paris et Bobigny.

- "On n'oublie pas, on pardonne pas" -

"L'affaire Théo n'est pas qu'un fait divers, c'est un problème structurel de violences policières que la France doit avoir la maturité de traiter", a affirmé à l'AFP le président de SOS Racisme, Dominique Sopo.

Avant les heurts, la foule, réunissant une population de tous âges, a scandé "On n'oublie pas, on pardonne pas !", "C'est l'impunité et l'injustice, alors désarmons la police !".

Une banderole barrée de l'inscription "De Zyed et Bouna à Théo et Adama, à bas le racisme et la violence d'État" et des panneaux "Flic violeur en prison" étaient également brandis.

Plusieurs élus, notamment le député écologiste Noël Mamère, ont pris part au rassemblement, ainsi que le candidat à la présidentielle Jean-Luc Mélenchon ou l'ex-footballeur Lilian Thuram.

Théo a quitté l'hôpital jeudi, deux semaines après son viol présumé lors d'une interpellation brutale le 2 février à Aulnay-Sous-Bois (Seine-Saint-Denis). Quatre policiers ont été mis en examen, dont un pour viol, dans cette affaire devenue hautement politique.

Cette violente interpellation a déclenché de nombreux mouvements de protestation en France et dans les banlieues de région parisienne. Certains ont dégénéré, comme samedi dernier à Bobigny où du mobilier urbain avait été saccagé et des voitures brûlées.

Marine Le Pen, candidate à l'élection présidentielle, avait demandé samedi matin "l'interdiction des manifestations contre les violences policières" prévues dans l'après-midi, fustigeant la "complaisance" des autorités face aux "milices d'extrême gauche ultraviolentes".

"Ce serait aussi l'occasion d'éviter que ne soient une nouvelle fois entonnés d'immondes slogans insultants pour l'ensemble de nos forces de l'ordre et insultants pour la France", a-t-elle ajouté.

Le député LR Eric Ciotti avait également réclamé "l'interdiction" de la manifestation parisienne "contre les pseudo-violences policières".

En déplacement à Perpignan, le ministre de l'Intérieur Bruno Le Roux a répété un message d'apaisement.

"Le rapport police-population est quelque chose d'important. Il faut qu'il y ait de la sérénité dans le travail de la police, avec un respect total de part et d'autres. Ce respect ne peut pas être à sens unique", a-t-il déclaré.

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